05.10.11 - CPI/COTE D'IVOIRE - LE PROCUREUR PROMET D'ENQUÊTER « DES DEUX COTÉS »

La Haye, le 5 octobre 2011 (FH) - Le bureau du procureur auprès de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé qu'il enquêterait de « manière indépendante des deux côtés » de la crise qui avait secoué la Côte d'Ivoire après l'élection présidentielle de 2010.

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Lundi, les juges de la CPI ont autorisé l'ouverture d'une enquête sur les crimes commis en Côte d'Ivoire depuis le 28 novembre 2010, date du second tour du scrutin.

« Le procureur (Luis Moreno Ocampo) s'est engagé à faire la lumière sur les crimes post-électoraux des deux côtés », a indiqué mardi à l'agence Hirondelle le Sénégalais Amady Ba, chargé de la coopération au bureau du procureur. « Les enquêtes seront menées de manière indépendante et impartiale des deux côtés », a-t-il assuré.

Le scrutin avait entraîné des violences dans tout le pays entre les forces loyales au président sortant, Laurent Gbagbo, et les partisans d'Alassane Ouattara, dont la victoire avait été reconnue par la communauté internationale. Les violences auraient fait, selon l'ONU, près de 3.000 tués.

En demandant, en juin dernier, l'autorisation d'ouvrir une enquête, Ocampo avait aussi transmis aux trois juges une liste confidentielle de ses cibles, qui compte « les plus hauts responsables » des crimes commis en Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo pourrait être dans le viseur du procureur. Le nouveau président, Alassane Ouattara, avait lui-même déclaré que son prédécesseur serait renvoyé devant la CPI.

Concernant l'ancien dirigeant libyen, le colonel Mouamar Kadhafi sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI depuis fin juin, Amady Ba a indiqué « ne pas savoir où il est » . « En ce moment, les services du procureur et différentes institutions continuent de recouper les informations, on continue de suivre les actes et les mouvements », a-t-il dit.

A la question de savoir si le procureur fermait les yeux sur les crimes qui auraient été commis par les hommes du Conseil national de transition (CNT), désormais au pouvoir à Tripoli, le représentant d'Ocampo a donné la même réponse que pour la Cote d'Ivoire. « Tous les crimes font l'objet d'enquêtes ».

ER/GF

© Agence Hirondelle