19.10.11 - TPIR/MPIRANYA - LE RECUEIL DES PREUVES CONTRE LE MAJOR MPIRANYA REPORTE A LUNDI PROCHAIN

Arusha, 19 octobre 2011 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a reporté à lundi prochain l'ouverture du recueil de preuves contre un officier militaire en fuite, le major Protais Mpiranya, ancien commandant du bataillon qui assurait la garde de l'ex-président Juvénal Habyarimana, a-t-on appris mercredi.

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« Il y a eu cet après-midi une brève conférence de mise en état au terme de laquelle le début des dépositions spéciales a été reporté à lundi prochain », a indiqué à l'agence Hirondelle, le coordinateur de la chambre, Nounou Diallo.

Ces auditions visent à préserver les preuves de l'usure du temps, en vue d'un procès si le fugitif est arrêté, un jour.

Ces témoignages à charge seront recueillis par la juge camerounaise Florence Rita Arrey, en présence d'un avocat commis d'office par le greffe pour représenter le major, donné pour mort depuis 2006 par les Editions Sources du Nil qui ont publié ses mémoires l'année dernière.

Au TPIR, l'on indique cependant que l'ancien officier rwandais se cacherait au Zimbabwe, et que les rumeurs de décès relèvent d'un stratagème pour échapper à la justice.

Accusé de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le major Mpiranya est né en 1960 à Giciye en préfecture de Gisenyi (nord). Diplômé de l'Ecole supérieure militaire (ESM) de Kigali, il a également effectué plusieurs stages de formation professionnelle, notamment en Allemagne et en France. A partir de 1993, il était commandant du bataillon de la Garde présidentielle (GP), une unité d'élite, qui, selon le bureau du procureur, s'illustra dans le génocide.

Dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, des éléments de la Garde présidentielle, se mirent en devoir de mettre à l'abri les principales figures du MRND - le parti d'Habyarimana, selon l'acte d'accusation. Le matin du 7 avril 1994, poursuit le procureur, des soldats du bataillon GP participèrent à l'enlèvement et aux meurtres de membres de l'opposition.

Les actes de ces soldats s'inscrivaient, selon le procureur, dans le cadre d'une entente entre le major et d'autres responsables militaires, en vue de commettre le génocide des Tutsis.

Pour soutenir sa thèse, la poursuite a annoncé une trentaine de témoins. Lors de ces dépositions qui seront recueillies entièrement à huis clos, conformément au règlement du TPIR, l'avocat commis d'office pourra contre interroger les témoins et mener des contre enquêtes. Mais il ne s'agit pas pour autant d'un procès car le plaideur ne peut pas prétendre assurer une défense pleine et entière pour un accusé qu'il n'a jamais rencontré. Pas plus que la juge unique qui recueillera les preuves ne peut se prononcer sur leur valeur probante.

ER/GF

© Agence Hirondelle