20.10.11 - CPI/KADHAFI - MOUAMMAR KADHAFI TUE LORS DE LA PRISE DE SYRTE

La Haye, 20 octobre 2011 (FH) - Le décès de Mouammar Kadhafi met de facto un point final à la procédure engagée contre lui par la Cour pénale internationale (CPI). Le 27 juin, les juges avaient émis un mandat d'arrêt contre le Guide pour crimes contre l'humanité commis en Libye depuis le 15 février 2011.

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« Il faudra que la chambre puisse vérifier que le suspect est en effet mort. Il n'y a pas de procédure particulière à cet égard, mais il est nécessaire que la chambre soit saisie de la question et que les éléments de preuve nécessaires lui soient communiqués », a expliqué à l'agence Hirondelle l'un des porte-parole de la Cour, Fadi El-Abdallah. Une procédure déjà pratiquée par la Cour en juillet 2007. A la demande du procureur, les juges avaient retiré le mandat émis contre Raska Lukwiya, l'un des commandants de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). 

Jeudi, en début d'après-midi, l'un des porte-parole du Conseil national de transition (CNT) a annoncé « au monde que Kadhafi a été tué aux mains des révolutionnaires ». S'exprimant depuis Benghazi, dans l'est de la Libye, Abdel Hafez Ghoga a estimé qu'il s'agissait d'« un moment historique ». « C'est la fin de la tyrannie et de la dictature. Kadhafi a rencontré son destin », a-t-il affirmé.

Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a affirmé que des avions français, agissant dans le cadre de l'opération de l'Otan, ont identifié et stoppé une colonne de véhicules dans laquelle se trouvait Mouammar Kadhafi, fuyant Syrte, sa région natale. Selon le ministre, ce sont des combattants libyens qui auraient ensuite attaqué le convoi et tué le Guide libyen. Une vidéo montrant Mouammar Kadhafi blessé, a été diffusée, notamment sur la chaîne de télévision Al-Jazeera.

A plusieurs reprises, les rebelles libyens avaient été publiquement invités par la communauté internationale à arrêter Mouammar Kadhafi vivant, afin qu'il soit jugé. Les Occidentaux avaient notamment laissé le choix, « au peuple libyen », de renvoyer le suspect devant la Cour pénale internationale (CPI) ou de le juger en Libye.

Le Guide libyen avait pris la fuite après la chute de Tripoli, fin août. Dans plusieurs allocutions télévisées, il avait affirmé qu'il ne quitterait pas la Libye.

Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils de l'ex chef d'Etat et Abdullah El-Senoussi, chef des services de renseignements militaires, font eux aussi l'objet de mandats d'arrêt de la CPI. En fin d'après-midi, jeudi, des responsables du CNT indiquaient que ce dernier avait été arrêté et que le fils du Guide aurait été identifié dans un convoi de véhicules tentant de fuir la ville de Syrte.

La CPI a été saisie des crimes commis en Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 26 février 2011. Le 27 juin, les juges ont délivré les trois mandats d'arrêt. Le 2 novembre prochain, le procureur présentera à New York son second rapport d'étape sur l'enquête en cours. 

SM/ER

© Agence Hirondelle