15.11.11 - TPIR/NGIRABATWARE - LE PROCUREUR AUTORISE A CITER HUIT TEMOINS SUPPLEMENTAIRES

Arusha, 15 novembre 2011 (FH) -  Alors que la défense de l'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware doit encore citer trois témoins, à partir du 30 janvier 2011, la partie adverse vient d'être autorisée à faire comparaître huit témoins « en réplique ».

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Ngirabatware est poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité.   

Selon une décision datée de lundi, la défense a pris de cours l'accusation qui n'avait pas été préalablement informée de la défense d'alibi de l'ex-ministre pour la période du 23 avril au 23 mai 1994. L'accusé affirme qu'il ne se trouvait pas au Rwanda mais au Sénégal, puis au Swaziland.   

Selon le règlement, toute intention de recourir à une défense d'alibi doit être annoncée à la partie adverse avant la comparution des témoins à décharge.   

Ce qui, conclue la chambre présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, n'a pas été le cas.   

Les trois juges font ainsi droit à la requête du procureur et l'autorisent à citer les huit témoins, tous désignés par des pseudonymes pour des raisons de sécurité. Ils passeront à la barre, pour contredire des témoins de la défense, après que l'accusé aura bouclé l'année prochaine la présentation de ses moyens de preuve.   

La chambre comptait entendre les conclusions finales des parties les 2 et 3 mai 2012 et rendre son jugement le mois suivant mais ce calendrier risque d'être revu à cause de ces auditions.   

Ngirabatware, qui a déjà fait comparaître 31 témoins pour sa défense, est notamment accusé d'avoir été le principal instigateur des massacres de Tutsis dans sa commune natale Nyamyumba (nord) en 1994.

Le procès a débuté le 22 septembre 2009 et le procureur a bouclé son accusation le 31 août 2010 après avoir cité 20 témoins.

Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.

Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008. 

ER/GF

© Agence Hirondelle