16.05.12 - TSSL/TAYLOR - « JE NE SUIS PAS UNE MENACE POUR LA SOCIETE », SE DEFEND TAYLOR

La Haye, 16 mai 2012 (FH) - L’ancien président du Liberia Charles Taylor a déclaré, lors de l’audience pour la fixation de sa peine qui se tenait mercredi à La Haye, qu’il était désolé pour les atrocités commises en Sierra Leone, mais qu’il ne constituait pas, à titre personnel, « une menace pour la société ».

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S’adressant aux trois juges du Tribunal spécial pour la Sierra Leone siégeant à La Haye, l’ancien chef d’Etat s’est plaint d’un procès construit de bout en bout à son désavantage : « les témoins ont été payés, menacés et forcés », a-t-il affirmé. Il s’est dépeint comme un homme à la merci d’une vaste conspiration américaine destinée à l’écarter du pouvoir et à le juger.  

Concernant les atrocités commises en Sierra Leone, il a expliqué ne pas toujours avoir été informé de ce qui se passait dans le pays, précisant qu’il avait puni ses propres hommes quand il avait appris qu’ils avaient commis des exactions.

Après son audition, les avocats des deux parties ont chacun eu une heure pour faire entendre leurs arguments.

La procureure Brenda Hollis a estimé que la cour devrait prendre en considération « l’échelle massive » et « l’extrême brutalité » des crimes commis en Sierra Leone. Elle a rappelé que Taylor avait planifié le « chapitre le plus sanglant et le plus vicieux » de la guerre, se référant à l’opération « No living thing », une série d’atrocités conduites par les rebelles à Kono Makeni et Freetown.

Elle a demandé une peine de 80 ans de prison pour « vraiment promouvoir l’impunité ».

Intervenant pour la défense, Maitre Courtenay Griffiths, a pour sa part affirmé que Taylor était la victime d’une justice “sélective et vindicative ». Ne contestant pas les atrocités commises, il a redit que son client avait joué « un rôle modeste » dans le conflit, et invoqué au titre des circonstances atténuantes le rôle de Taylor dans les négociations de paix.

Charles Taylor a été reconnu coupable, le 26 avril 2012, de onze chefs d’accusation dont ceux de crimes de guerre, crimes contre l’humanité.

La peine sera annoncée le 30 mai.

JA/ER/GF