18.06.12 - CPI/KADHAFI - LE CONSEIL DE SECURITE REAGIT A L’ARRESTATION DES « QUATRE » DE LA CPI

La Haye, 18 juin 2012 (FH) – Plus d’une semaine après l’arrestation de quatre fonctionnaires de la Cour pénale internationale (CPI) en Libye, le Conseil de sécurité des Nations unies, à l’initiative de la Russie, a prié les autorités libyennes, dans un communiqué émis le 15 juin, d’ «œuvrer à la libération immédiate de tous les membres du personnel de la CPI », rappelant que « la Libye est légalement tenue de coopérer pleinement » avec la Cour et « de lui apporter toute l’assistance voulue ».

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L’avocate australienne de Saïf Al-Islam Kadhafi, Melinda Taylor, son interprète libanaise, Hélène Assaf, le juriste espagnol, Esteban Peralta et l’ancien diplomate russe et membre du greffe, Alexander Khordakov, sont détenus depuis le 7 juin à Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli. La semaine dernière, une délégation de la CPI, dont un avocat, a pu leur rendre visite. Le commandant de la brigade de Zenten, puis le porte-parole du gouvernement libyen avaient affirmé que Melinda Taylor aurait remis des documents codés à Saïf Al-Islam Kadhafi, émanant de son bras droit, Mohammed Ismaïl, recherché par Tripoli.

Après avoir demandé, le 9 juin, la libération immédiate de ses employés et rappelé l’immunité dont ils jouissent, la Cour a émis un nouveau communiqué, vendredi, saluant « l’aide fournie par les autorités libyennes à ce jour » et se disant « très soucieuse d’aborder tout malentendu qui serait à déplorer, de quelque côté que ce soit, concernant le mandat et les activités de la délégation lors de sa mission en Libye », avant d’exprimer « le vif espoir que les quatre personnes détenues seront libérées sans délai ».

Dimanche, le ministre-adjoint aux Affaires étrangères, Mohammed Abdel Aziz a affirmé que les autorités étaient « pleinement engagées à résoudre ce problème rapidement". Il a ajouté: "ce dont nous avons besoin est la coopération de la Cour pénale internationale (...) nous serions même plus qu’heureux de mener une enquête conjointe ».

Le Secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a aussi appelé à la libération des quatre employés pointant la responsabilité de « certains groupes en Libye ». L’intervention de l’Otan en Libye, de mars à octobre 2011, avait permis aux rebelles de renverser le régime Kadhafi.

La semaine dernière, les présidents des tribunaux ad hoc pour le Rwanda, la Sierra Leone et l’ex-Yougoslavie ont aussi demandé la libération des quatre employés, comme la Coalition pour la Cour pénale internationale ainsi que plusieurs associations d’avocats.

Saïf Al-Islam Kadhafi fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pour crimes contre l’humanité. Tripoli a demandé aux juges de La Haye l’autorisation de le juger devant ses propres tribunaux. Les juges n’ont pas encore rendu de décision.

SM/ER/GF