09.08.12 - RWANDA/JUSTICE - L’OUVERTURE SUR LE FOND DU PROCES MUGESERA FIXEE AU 17 SEPTEMBRE PROCHAIN

Kigali, 09 août 2012 (FH) - Après plusieurs mois d’atermoiements dans la phase pré-judiciaire, l’ouverture du procès de Léon Mugesera, un universitaire et ancien homme politique rwandais extradé du Canada en janvier, a été fixée au 17 septembre prochain, a-t-on appris de source judiciaire.

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Le linguiste rwandais qui avait réussi à repousser, pendant plusieurs années, son expulsion du Canada, est poursuivi, devant la justice rwandaise, pour un discours prononcé en novembre 1992 lors d’un rassemblement politique.

Le parquet rwandais considère ce discours passé dans l’Histoire comme une incitation directe et publique à commettre le génocide de 1994.

« L’ouverture du procès sur le fond est fixée au 17 septembre prochain devant une chambre spécialisée de la Haute cour de Kigali », a indiqué  à l’agence de presse Hirondelle Charles Kaliwabo, porte-parole des cours et tribunaux du Rwanda.

Créée en février dernier, cette chambre spécialisée jugera les affaires transférées du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et de pays tiers.

 « Cette date ne nous a pas encore été communiquée officiellement mais nous nous préparons en conséquence », a pour sa part indiqué Me Félix Rudakemwa, l’avocat de Mugesera, assurant que lui et son client  seraient «prêts » pour le 17 septembre.

Depuis sa première comparution devant un juge de Kigali, le 2 février, Mugesera a pu obtenir plusieurs reports, arguant notamment d’un mauvais état de santé, de problèmes de délais et de difficultés linguistiques.

Il avait notamment refusé à être interrogé en kinyarwanda –la langue de son discours incriminé-, expliquant ne pas être à l’aise avec la terminologie juridique de la langue rwandaise.

Les juges ont décidé que le procès se déroulerait en kinyarwanda, sans exclure la possibilité pour un avocat qui ne comprendrait pas la langue rwandaise, de s’exprimer dans une langue étrangère.

Originaire du nord du Rwanda, Mugesera vivait au Canada depuis 1993. A l’époque du fameux discours, il était vice-président, pour la préfecture de Gisenyi (nord), du parti de l’ex-chef de l’Etat Juvénal Habyarimana dont l’assassinat, dans la soirée du 6 avril 1994, avait déclenché le génocide des Tutsis.

SRE/ER/GF