23.08.12 - TSSL/TAYLOR - LA DEFENSE DE TAYLOR VEUT APPELER LE JUGE SOW A LA BARRE

La Haye, 23 août 2012 (FH) – Les avocats de Charles Taylor ont annoncé leur intention d’appeler le juge Malick Sow à déposer lors d’audiences préalables au procès en appel qui sera organisé devant le Tribunal spécial pour la Sierra Léone (TSSL) dans les prochains mois.

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Le juge sénégalais avait été démis de ses fonctions en mai dernier pour « mauvaise conduite » par les juges du tribunal spécial réunis en session plénière quelques jours avant le prononcé de la sentence contre M. Taylor, le 16 mai.  

Raison de la sanction : son intervention impromptue, le jour du prononcé du jugement contre Charles Taylor. Le 26 avril 2012, l'ex président du Libéria était reconnu coupable de crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Au terme de sa lecture, le président avait levé l'audience, mais le juge Sow, qui avait siégé durant les quatre ans de procès  comme remplaçant et n'avait dès lors pas été invité à participer aux délibérations finales, s'était emparé du micro pour exprimer son « désaccord » avec les conclusions finales. « Mon seul souci est que le système tout entier n’est pas conforme avec tous les principes que nous connaissons et que nous aimons, avait-il alors déclaré, que le système tout entier n’est pas conforme avec toutes les valeurs de la justice pénale internationale et je crains que le système soit en danger de perdre toute crédibilité ».

Les avocats de la défense de Charles Taylor, conduite par Morris Anyah, demandent aux juges d’appel de ne pas participer aux débats concernant deux points d’appel relatifs à cet événement, au motif qu’ils ont participé à la décision de destitution du juge sénégalais. Maître Anyah suggère que ces deux points soient traités par « un panel séparé de juges impartiaux ».

L’ancien président du Libéria avait été reconnu coupable de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour avoir aidé et soutenu les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) lors de la guerre civile en Sierra Léone (1991-2002). Il avait été condamné à une peine de 50 ans de prison. Ses avocats ont fait appel. 

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