06.05.13 - TPIR/NDAHIMANA - UNE PEINE PLUS LOURDE REQUISE CONTRE UN EX-MAIRE CONDAMNE A 15 ANS DE PRISON EN PREMIERE INSTANCE

Arusha, 6 mai 2013 (FH) – Le bureau procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a requis lundi en appel une peine plus lourde contre un ancien maire condamné à 15 ans de prison en première instance, a constaté l’Agence Hirondelle.

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Aujourd’hui âgé de 60 ans, Grégoire Ndahimana dirigeait la commune de Kivumu, dans la préfecture de Kibuye (Ouest) pendant le génocide des Tutsis de 1994. Le 16 novembre 2011, il avait été reconnu coupable de génocide et extermination. Selon les juges de première instance, l’ancien maire n’a pas sanctionné les policiers communaux qui avaient été impliqués le 15 avril 1994 dans l’attaque contre les Tutsis qui s’étaient réfugiés à l’église catholique de Nyange, dans sa commune. Les juges l'ont également condamné pour sa présence à l’église le lendemain lorsque l’édifice religieux fut détruit par un bulldozer, ensevelissant ainsi près de 2.000 Tutsis qui s’y trouvaient.

« La gravité des crimes de Ndahimana n’est pas à discuter. Il a tué plus de 2.000 personnes qui avaient cherché refuge dans un lieu qui était considéré comme un sanctuaire. Il doit écoper d’une peine plus lourde », a plaidé le procureur James Arguin. « Il a participé à une réunion au cours de laquelle une décision a été prise détruire l’église », a assené le procureur. Pour sa part, l’ancien responsable administratif a affirmé, comme en première instance, que l’accusation n’avait pas prouvé la participation des policiers communaux à ces massacres. Il a également réitéré sa défense d’alibi selon laquelle il ne se trouvait pas à Nyange dans la journée du 16 avril1994. « Je n’ai aucun doute que le Bon Dieu vous aidera dans votre mission de rendre justice avec professionnalisme et discernement », a-t-il conclu, s’adressant aux cinq juges de la chambre d’appel. Plutôt dans la journée, l’avocat de la défense, Bharat Chadha, avait appelé les juges d’appel à remettre en liberté son client dont des membres de famille se trouvaient dans la galerie réservée au public. « Il devrait être acquitté parce qu’il est innocent », avait demandé Maître Chadha.

Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré au centre de détention des Nations unies à Arusha, en Tanzanie, 11 jours plus tard. Son procès s’est ouvert le 6 septembre 2010.

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