21.05.13 - COTE D’IVOIRE/CPI - HRW APPELLE LE GOUVERNEMENT OUATTARA A LIVRER SIMONE GBAGBO A LA CPI

Arusha, 21 mai 2013 (FH) - L’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi le gouvernement ivoirien à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI) en lui livrant Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex- président de la Côte d’Ivoire.

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Suspect de  crimes contre l’humanité commis en Côte d’Ivoire lors de la crise qui avait suivi l’élection présidentielle de novembre 2010, l’ancien chef de l’Etat se trouve entre les mains de la Cour depuis le 30 novembre 2011 tandis que son épouse est toujours détenue en Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo n’avait pas voulu reconnaître la victoire électorale de son rival, l’actuel président Alassane Ouattara.

« Le gouvernement ivoirien devrait coopérer pleinement avec la CPI », demande l’organisation de défense des droits de l’homme, rappelant que l’épouse de Gbagbo fait l’objet d’un mandat d’arrêt datant rendu public le 22 novembre 2012. « L’absence de réponse du gouvernement (ivoirien) constitue une violation de son obligation légale qui consiste, soit à livrer Simone Gbagbo à la CPI, soit à contester officiellement la recevabilité de son cas par la CPI », écrit HRW dans un communiqué publié mardi sur son site internet.

Conformément au Traité de Rome créant la CPI, la Côte d’Ivoire peut, dans une requête formelle, demander à la Cour de traduire la suspecte devant les juridictions nationales. Il faut alors que les juges de la CPI soient convaincus qu’Abidjan dispose de la volonté et des moyens nécessaires pour mener l’affaire conformément aux standards internationaux.

Lors d’une conférence de presse le 29 avril dernier, le ministre ivoirien de la Justice, Gnénéma Coulibaly, avait déclaré que son pays réfléchissait encore à la demande de la CPI: « Quand on aura fini de réfléchir, on dira à la CPI ce qu’on entend faire. Plus on prend de temps, plus la réflexion se bonifie».

HRW appelle par ailleurs le régime du président Ouattara à engager des poursuites judiciaires contre ceux qui, parmi ses alliés, ont été impliqués dans les violences ayant suivi la présidentielle de novembre 2010. « Le président Ouattara a promis à plusieurs reprises que tous les responsables de crimes internationaux graves commis par les deux camps durant la crise postélectorale seraient amenés à rendre des comptes, quelle que soit leur appartenance politique », rappelle cette organisation basée à New York. « Les procureurs (ivoiriens) ont inculpé plus de 150 personnes appartenant au camp Gbagbo mais aucun membre des forces pro-Ouattara n’a encore été inculpé de crimes commis durant cette crise », fait remarquer HRW. ER