28.05.13 - CPI/AFRIQUE - LA CPI « NE PEUT PAS PRENDRE EN CONSIDERATION » LES ACCUSATIONS « POLITIQUES » DE L’UNION AFRICAINE

Arusha, 28 mai 2013 (FH) – Accusée par l’Union africaine (UA) de s’acharner contre des dirigeants africains, la Cour pénale internationale (CPI) a affirmé mardi qu’elle ne pouvait pas « prendre en considération des déclarations politiques ».

1 min 23Temps de lecture approximatif

Lundi, au terme d’un sommet de l’UA, à Addis-Abeba, le Premier ministre éthiopien et président en exercice de l’organisation continentale, Hailemariam Desalegn, a accusé la Cour se livrer à « une sorte de chasse raciale » contre les Africains.

Les chefs d’Etat africains venaient d’adopter une résolution demandant la clôture de la procédure engagée par la Cour pénale internationale contre le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto.

« La CPI est une institution indépendante et purement judiciaire. La Cour, de par sa nature judicaire, ne peut pas prendre en considération ni réagir aux déclarations politiques », a indiqué le porte-parole de la CPI, Fadi el-Abdallah, interrogé par l’Agence Hirondelle. « Seul ce qui est présenté à la Cour, en vertu des règles procédurales applicables, peut être considéré par les juges », a-t-il poursuivi.

Le porte-parole a rappelé que «  la majorité des enquêtes ouvertes par la CPI l’ont été à la demande des Etats africains ». « Vu l’absence de capacité dans ces Etats à poursuivre les plus hauts responsables des crimes de masse commis à large échelle, la CPI œuvre à apporter justice et protection à des centaines de milliers de victimes », a-t-il poursuivi. Il a enfin fait remarquer que la CPI examinait également la situation en Colombie, au Honduras, en Géorgie, en Corée et en Afghanistan, des pays non-africains « où des enquêtes pourraient être ouvertes ».

A la veille du sommet, une soixantaine d’organisations africaines et internationales de défense des droits de l’homme avaient appelé les chefs d’Etat africains à apporter leur soutien à la Cour.

Les signataires avaient rappelé aux Etats africains ayant ratifié le Traité de Rome créant la Cour, leur obligation de coopérer avec la CPI, notamment en arrêtant les accusés en fuite, parmi lesquels le président soudanais Omar el-Béchir qui circule librement sur le continent grâce à la solidarité de ses pairs.

ER