09.07.13 - SENEGAL/TCHAD - LE TCHAD PROCEDE A UN INVENTAIRE DES BIENS DE HISSENE HABRE

Arusha, 09 juillet 2013 (FH) - Le gouvernement tchadien a entrepris de répertorier les biens et avoirs de l’ancien président Hissène Habré arrêté le 30 juin à Dakar, au Sénégal, dans le cadre des poursuites engagées contre lui au nom de l’Union africaine (UA), rapporte mardi RFI.

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Deux jours après son arrestation, Habré a été inculpé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans son pays durant ses huit ans de pouvoir (1982-1990).Pour Ndjamena, l’issue du procès ne fait point de doute, d’où cet empressement à inventorier les biens de l’ancien chef de l’Etat pour, in fine, dédommager les victimes.La tâche ne s’annonce cependant pas facile parce que, comme le reconnaît le ministre tchadien de la Justice, Hissène Habré aurait pris le soin de cacher sa fortune à l’étranger. « Vous savez que le patrimoine de Hissène Habré placé hors du Tchad dépasse la vingtaine de milliards (de francs CFA) », a indiqué le ministre Jean- Bernard Padaré cité par RFI. « Donc, nous estimons que Hissène Habré est grand propriétaire immobilier à Dakar, il a acheté des actions dans des sociétés. Nous essayons de mener des investigations pour essayer d’identifier ses biens au niveau de Dakar et peut-être dans d’autres pays, de façon à les mettre sous séquestre », a ajouté le ministre.Habré vit en exil au Sénégal depuis 22 ans. Pour son jugement, le gouvernement sénégalais et l’Union africaine (UA) ont signé un accord, en vue de la création, au Sénégal, d’un tribunal spécial. L’accord a été approuvé le 19 décembre par les députés sénégalais.La phase d’instruction devrait durer 15 mois. Elle pourra être suivie d’un procès à la fin de l’année 2014 ou en 2015.Des documents de la Direction de la documentation et de la sécurité, la police politique de Habré, découverts par Human Rights Watch (HRW) en 2001, ont révélé les noms de 1.208 personnes exécutées ou décédées en détention, et de 12. 321 victimes de diverses violations des droits de l’homme.Habré avait été inculpé une première fois au Sénégal en 2000. Mais les tribunaux sénégalais s’étaient déclarés incompétents, obligeant les victimes à déposer plainte en Belgique. En septembre 2005, après quatre années d’enquête, un juge belge avait inculpé Habré et Bruxelles avait demandé son extradition. Après le refus du Sénégal d’extrader Habré vers la Belgique et trois années de négociations pointilleuses au sujet d’une demande de l’Union africaine, la Belgique a porté plainte contre le Sénégal devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Cette dernière a ordonné au Sénégal, le 20 juillet 2012, de poursuivre Habré « sans aucun autre délai » à défaut de l’extrader.RE