Après l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas puis la libération lundi des otages israéliens encore en vie en échange de prisonniers palestiniens, retour, en cinq points marquants, sur deux ans de guerre à Gaza.
Plus de 67.800 Palestiniens, en majorité civils, ont été tués (chiffres du ministère de la Santé du Hamas) durant la campagne militaire d'Israël, menée en représailles à l'attaque conduite par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.
- Attaque du Hamas -
Le samedi 7 octobre à l'aube, pendant la fête juive de Simhat Torah, des commandos du Hamas s'infiltrent dans le sud d'Israël depuis la bande de Gaza sous le couvert d'un déluge de roquettes, prenant les soldats israéliens par surprise.
Pendant des heures, ils perpètrent des massacres dans plusieurs localités frontalières et un festival de musique, et emmènent 251 otages à Gaza. L'attaque entraîne la mort de 1.219 personnes côté israélien, majoritairement civiles, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Analysant leur "échec", l'Agence israélienne de la sécurité intérieure (Shin Bet) et l'armée israélienne expliqueront plus tard avoir à tort jugé, pour le premier, que le Hamas était concentré sur les "incitations à la violence" en Cisjordanie occupée, et, pour la seconde, sous-estimé "par excès de confiance" les capacités du mouvement islamiste.
- Otages -
Lors de deux trêves, en novembre 2023 et début 2025, 141 otages enlevés le 7 octobre - dont huit morts - ont été libérés. Israël a libéré en échange plus de 2.000 prisonniers palestiniens.
D'autres otages ont été ramenés, vivants ou morts, par l'armée israélienne au fil des mois.
Les 20 derniers otages vivants ont été libérés lundi, première étape-clé de l'accord de cessez-le-feu orchestré par le président américain Donald Trump. Les dépouilles de 28 captifs, dont une d'un soldat tué en 2014, doivent encore être remises à Israël. Le Hamas a publié les noms de quatre otages dont il compte rendre les dépouilles à Israël lundi.
De son côté, Israël a libéré 1.968 Palestiniens détenus pour des "raisons de sécurité"", dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.
- Crise humanitaire -
La campagne aérienne et terrestre lancée par Israël pour "anéantir" le Hamas et "ramener les otages à la maison" a fait des dizaines de milliers de morts parmi la population civile de Gaza, décimant des familles entières.
Au moins 83% des bâtiments ont été détruits ou endommagés, d'après l'ONU.
L'immense majorité des plus de 2 millions d'habitants du territoire palestinien, assiégé par Israël depuis le début de la guerre, ont été déplacés. L'aide humanitaire n'est rentrée qu'au compte-goutte, un blocus hermétique du territoire imposé par Israël début mars 2025 ayant été relativement assoupli depuis fin mai.
Des experts partenaires de l'ONU ont confirmé en août qu'une famine était en cours dans une partie du territoire. Israël conteste et accuse le Hamas de piller l'aide.
Mi-septembre, une commission de l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza, dans un rapport qualifié de "biaisé et mensonger" par Israël. En 2024, la Cour pénale internationale (CPI) avait émis des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien et de l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et contre l'humanité.
- Conflit disséminé dans la région -
Le Hamas a reçu le soutien de l'Iran et ses alliés dans la région. Dès le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban. Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, avant un fragile cessez-le-feu deux mois plus tard.
Par solidarité avec les Palestiniens, les rebelles houthis ont eux ciblé des navires qu'ils estimaient liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge, et mené des attaques de missiles et de drones sur Israël, qui a répliqué par plusieurs frappes.
Une guerre de douze jours a opposé l'Iran et Israël, déclenchée mi-juin 2025 par des frappes israéliennes contre des sites militaires et nucléaires iraniens. Auparavant, l'Iran avait attaqué deux fois directement Israël en 2024 avec missiles ou drones, en riposte à une frappe sur un bâtiment consulaire à Damas, imputée à Israël, et à l'élimination des chefs du Hamas et du Hezbollah.
- Cessez-le-feu et sommet -
Alors que l'armée israélienne déclenche le 16 septembre une offensive terrestre majeure pour s'emparer de Gaza-ville, présentée par Israël comme un des derniers bastions du Hamas, le président américain Donald Trump dévoile le 29 septembre un plan en 20 points pour mettre fin au conflit.
Celui-ci prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages en 72 heures, un retrait israélien de Gaza par étapes, le désarmement du Hamas et la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par M. Trump.
Après quatre jours de négociations indirectes en Egypte entre le Hamas et Israël, via des médiateurs internationaux dont les Etats-Unis, un accord est conclu jeudi.
Un cessez-le-feu débute vendredi à 9H00 GMT, déclenchant un vaste mouvement de retour de déplacés palestiniens vers le nord du territoire.
Donald Trump et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi président lundi à Charm el-Cheikh un sommet sur Gaza, en présence du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, mais en l'absence de Benjamin Netanyahu et du Hamas.
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