Elections en Guinée: l'ONU demande la levée des interdictions visant les partis d'opposition et les médias

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a demandé jeudi à la Guinée de lever, avant les élections de décembre, les interdictions visant les partis d'opposition et les médias.

Depuis qu'il a renversé le président civil élu Alpha Condé en 2021, le chef de la junte Mamadi Doumbouya, 40 ans, dirige le pays d'une main de fer.

Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations - interdites depuis 2022 - sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l'opposition et de la société civile ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l'exil.

"Les autorités militaires en Guinée doivent avant tout lever les interdictions, tout simplement inacceptables, visant les partis politiques et les médias", a déclaré M. Türk, dans un communiqué.

Il juge également "essentiel, à l'avenir, que les autorités de transition veillent à ce que les processus visant à rétablir l'ordre constitutionnel soient conduits conformément aux normes et standards internationaux en matière de droits humains, notamment en ce qui concerne la participation du public, l'inclusivité et la transparence".

Des élections présidentielles et législatives "seront programmées cette année", a réaffirmé mercredi le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah, considérant le "oui" massif au projet de nouvelle Constitution soumis à référendum le 21 septembre comme un "mandat de confiance".

Cette Constitution doit permettre l'organisation d'élections pour mettre fin à la transition depuis la prise de pouvoir par des militaires en 2021.

Le scrutin de dimanche avait été boycotté par les principaux partis de l'opposition.

Les arrestations arbitraires et les disparitions forcées semblent être en augmentation, s'inquiète le Haut-Commissariat, qui a connaissance d'au moins 10 personnes dont le sort demeure inconnu après leur arrestation par les forces de sécurité, parmi lesquelles l'écrivain Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, et le journaliste Habib Marouane Camara.

M. Türk appelle les autorités de transition à libérer toutes les personnes détenues arbitrairement et celles soumises à une disparition forcée, et à garantir "des enquêtes efficaces, indépendantes et impartiales" dans tous les cas suspects d'arrestation arbitraire et de disparition forcée.

Il demande aussi l'annulation de la grâce présidentielle dont a bénéficié, pour "raison de santé", l'ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara, qui avait été condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité dans un massacre en 2009.

"Le droit international interdit les grâces pour des crimes aussi graves", a expliqué le Haut-Commissaire onusien.

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