03.03.14 - CPI /KATANGA - JUGEMENT VENDREDI DANS LE PROCES DE GERMAIN KATANGA

Arusha, 3 mars 2014 (FH) - La localité congolaise de Bogoro, dont le nom a fait le tour du monde, sera de nouveau au centre de l’actualité le vendredi le 07 mars. La Cour pénale internationale (CPI) rendra, ce jour-là, son deuxième jugement concernant un massacre perpétré le 24 février 2003 dans cette localité de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

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Ce sera dans le procès de Germain Katanga présenté par le procureur comme commandant de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI), une des milices ayant longtemps écumé cette partie de la vaste RDC.Aujourd’hui âgé de 37 ans, l’accusé, surnommé Simba (Lion, en swahili) répond de trois chefs de crimes contre l’humanité et de sept chefs de crimes de guerre, dont le fait de faire participer activement des enfants de moins de 15 ans à des hostilités, la réduction en esclavage sexuel et le viol. Le procès, dans lequel il était jugé au départ avec Mathieu Ngudjolo, a commencé le 24 novembre 2009. Au terme de ses réquisitions, le 15 mai 2012, le procureur Luis Moreno Ocampo avait demandé aux juges de déclarer les deux hommes coupables de tous les crimes portés contre eux. Pour le magistrat argentin, Germain Katanga de l’ethnie Lendu et Matthieu Ngudjolo, de l’ethnie Ngiti, ont organisé l’attaque de Bogoro pour exterminer les membres de l’ethnie Hema. « Tous les combattants des FRPI étaient sous l’autorité de Katanga et étaient soumis à ses ordres », avait martelé Ocampo, s’appuyant sur certains témoignages.  Le 23 mai 2012, au dernier jour de son procès, Katanga-Le-Lion a plaidé son innocence. « Je n’étais pas à Bogoro, je n’ai pas planifié cette attaque », a-t-il protesté, s’exprimant en lingala. Debout face aux trois juges de la chambre, il a déclaré que son « vœu le plus ardent [était] que les vrais coupables soient dénichés et jugés pour leurs actes » et que « toutes les victimes soient reconnues et réhabilitées ». Il a par ailleurs adressé sa pensée à « toutes les victimes des conflits en Ituri en général et à Bogoro en particulier ». S’exprimant à son tour, Mathieu Ngudjolo a également protesté de son innocence.En novembre 2012, une disjonction d’affaires a été décidée, après laquelle Ngudjolo a été acquitté le mois suivant, laissant son compatriote au quartier pénitentiaire de la Cour, à La Haye.Le premier jugement de la CPI concernait un autre ancien chef de milice congolais, Thomas Lubanga qui a été condamné à 14 ans de prison pour avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans ses troupes, en 2002 et 2003, toujours dans l’Ituri. Il attend de comparaître en appel. ER