10.04.14 - RWANDA/TPIR - LES RESCAPÉS DU GÉNOCIDE DES TUTSIS DEMANDENT LA MISE EN PLACE D’UN FONDS INTERNATIONAL DE RÉPARATION

Arusha, 10 avril 2014 (FH) - La principale organisation de survivants du génocide des Tutsis de 1994, Ibuka, a appelé jeudi le gouvernement rwandais et la communauté internationale à mettre en place un Fonds international de réparation pour les victimes, a constaté l’Agence Hirondelle.

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Le président d’Ibuka (souviens-toi en langue rwandaise), Jean-Pierre Dusingizemungu, a lancé cet appel depuis Arusha (Tanzanie), siège du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui l’avait invité à une cérémonie organisée en mémoire des victimes du génocide.« Au moment où nous commémorons le vingtième anniversaire du génocide, la réparation se trouve au cœur du plaidoyer d’Ibuka et nous croyons le moment venu pour le gouvernement (rwandais) et la communauté internationale de doubler leurs efforts en vue de la mise en place d’un mécanisme de réparation pour les victimes », a déclaré Dusingizemungu.« Notre recommandation actuelle est la création d’un Fonds international au profit des victimes », a précisé  le président d’Ibuka, qui s’exprimait en langue anglaise, devant les plus hauts responsables du TPIR et du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI).« Pour les survivants, réparation signifie restitution et compensation pour les dommages moraux et matériels, réhabilitation et garantie de non-répétition », a poursuivi Dusingizemungu qui était accompagné de la présidente de l’Association des veuves du génocide (AVEGA), Yvonne Kabanyana.« Il est vital, au moment où nous commémorons, que nous ne nous souvenions pas seulement de ceux que nous avons perdus, nous devons aussi penser à ceux qui souffrent encore », a-t-il ajouté.Egalement présent à la cérémonie, le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, a assuré que son gouvernement soutiendrait la demande d’Ibuka.Le statut du TPIR ne prévoit pas de mécanisme d’indemnisation ni de participation des victimes aux procédures.En revanche, le Statut et le Règlement de procédure et de preuve de la Cour pénale internationale  (CPI) accordent des droits aux victimes. Devant la Cour, les victimes peuvent, à travers leurs représentants, présenter leurs observations, et interroger les témoins. Au terme du procès, elles peuvent demander des réparations pour les souffrances subies. Par ailleurs, le Statut de Rome créant la CPI a prévu le Fonds au profit des victimes, une institution indépendante de la Cour.Le Fonds défend, de manière générale, la cause des victimes et, dans l’intérêt des victimes et de leurs communautés, fait appel au concours de personnes, d’institutions dotées de ressources ainsi qu’à la bonne volonté des gouvernants. Il finance ou met en place des projets innovants qui répondent aux besoins physiques, matériels ou psychologiques des victimes. ER