15.04.14 - LIBYE/CPI - LA LIBYE DÉCIDÉE A DÉFIER LA CPI

Arusha, 15 avril 2014 (FH) – Les nouvelles autorités libyennes semblent décidées à ignorer les décisions de la Cour pénale internationale (CPI) ordonnant le transfert à La Haye de Seif, le fils de l’ancien président, le colonel Mouammar Kadhafi.

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Une audience s’est en effet tenue lundi à Tripoli pour le démarrage du procès de 37 proches du colonel Kadhafi, dont Seif, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes contre l’humanité commis en Libye durant le soulèvement populaire de 2011.

Fin mai 2013, la CPI avait débouté les autorités libyennes de leur demande de juger devant les leurs tribunaux Seif al-Islam, qui fut longtemps considéré comme le dauphin de son père.La Cour doutait de la capacité de Tripoli à garantir un procès juste et équitable au fils de Kadhafi, détenu par des ex-rebelles à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) depuis son arrestation en novembre 2011.La CPI a toutefois donné en octobre son feu vert à la Libye pour juger l’ancien patron du renseignement, Abdullah al-Senoussi.« La Libye n’a toujours pas livré Seif al-Islam Kadhafi à la CPI,  malgré l’obligation qui lui incombe de le remettre à la Cour », écrit, dans un communiqué, l’organisation Human Rights Watch (HRW), appelant Tripoli à transférer le suspect à La Haye, « le plus tôt possible ».Le procès qui devait démarrer lundi à Tripoli a été ajourné au 27 avril, moins d’une heure après l’ouverture de l’audience, en raison de l’absence de nombreux accusés, dont Seif al-Islam.Sur les 37 accusés, seuls 23 se sont présentés devant la Cour pénale de Tripoli, protégée par des mesures de sécurité exceptionnelles.Pour le cas de Seif al-Islam, les autorités judiciaires libyennes estiment que les conditions de sécurité ne permettent pas son transfert dans la capitale libyenne.Mais le tribunal a décidé lundi de permettre sa comparution par vidéoconférence, de même que celle d’autres accusés détenus à Misrata (200 km à l’est de Tripoli), comme Mansour Daw, ancien chef de la sécurité intérieure.Etait également absent Saadi, un autre fils du colonel Mouammar Kadhafi. Extradé début mars par le Niger où il avait trouvé refuge,  Saadi Kadhafi devrait lui aussi être jugé dans le cadre de cette affaire. Mais il doit comparaître auparavant devant la chambre d’accusation.En revanche, Abdullah al-Senoussi et le dernier Premier ministre de l’ère Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, étaient présents, aux côtés de 21 autres anciens responsables.Ces 37 proches de feu le colonel Kadhafi sont sous le coup d’une dizaine de chefs d’accusations, dont assassinats, pillages et sabotages, actes portant atteinte à l’union nationale, complicité dans l’incitation au viol, enlèvement et dilapidation des deniers publics.ER