Le président d'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa ne transmettra pas la prochaine présidence du G20 - revenant aux Etats-Unis - à un représentant de l'ambassade américaine, en l'absence de Donald Trump qui boycotte le sommet de ce week-end à Johannesburg, a annoncé samedi le gouvernement sud-africain.
Le président américain a refusé de se rendre au sommet et d'y envoyer un membre de son administration, indiquant que le chargé d'affaires de l'ambassade américaine en Afrique du Sud viendrait pour la passation de la présidence 2026 du groupe réunissant les principales économies mondiales, qui revient à Washington.
Le président Ramaphosa "ne remettra pas (la présidence) au chargé d'affaires des Etats-Unis", a déclaré à la presse le ministre sud-africain des Affaires étrangères Ronald Lamola.
"Les Etats-Unis sont un membre du G20 et s'ils veulent être représentés, ils peuvent toujours envoyer quiconque de rang approprié", a-t-il ajouté, que ce soit le chef de l'Etat, un ministre ou un "envoyé spécial désigné par le président".
Dans le cas contraire, une passation pourrait se dérouler dans des locaux officiels, entre responsables de même rang, a-t-il précisé.
Le président américain a sorti ces derniers mois les Etats-Unis de plusieurs instances internationales. Il a notamment initié le second retrait américain de l'accord de Paris sur le climat et n'a envoyé aucune délégation officielle à la COP30 au Brésil.
Le gouvernement sud-africain est aussi pris pour cible par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, notamment sur une prétendue persécution des Afrikaners, ces descendants des premiers colons européens.
Dans une note diplomatique datée du 15 novembre et consultée par l'AFP, l'ambassade américaine à Pretoria a fait savoir que "les priorités de l'Afrique du Sud pour le G20 vont à l'encontre des vues politiques des Etats-Unis" et invoqué l'absence de Washington au sommet pour dénier à Pretoria la possibilité de publier une déclaration commune à l'issue de la rencontre.
En l'absence, outre de Donald Trump, de son allié le président argentin Javier Milei, qui a boudé le sommet, et de Vladimir Poutine, toujours sous le coup d'un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), le sommet a adopté dès son ouverture une déclaration finale des dirigeants présents.
Les dirigeants du G20 présents y appellent à "une paix juste, complète et durable au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires occupés palestiniens, en Ukraine" et disent également vouloir mieux protéger l'approvisionnement en minerais stratégiques, indispensables pour la transition énergétique, face aux perturbations géopolitiques et commerciales.
"On ne peut pas être entravés par un seul pays", a déclaré à la presse Vincent Magwenya, le porte-parole du président Ramaphosa.

