Yémen: 17 morts dans des combats, les rebelles célèbrent leur "révolution"

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Au moins 17 combattants ont été tués dans des affrontements entre rebelles et forces progouvernementales dans le sud-ouest du Yémen, a indiqué mercredi à l'AFP un officier loyaliste, alors que les insurgés célébraient le 2e anniversaire de la prise de la capitale Sanaa.

Les combats se sont intensifiés sur plusieurs fronts au Yémen, après l'échec le 6 août de pourparlers de paix entre les rebelles Houthis et les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi appuyées par une coalition militaire arabe dirigée par l'Arabie saoudite.

De violents combats ont lieu depuis plusieurs jours à la limite des provinces de Taëz et Lahj (sud-ouest) pour le contrôle de hauteurs surplombant le détroit stratégique de Bab al-Mandeb, sur la mer Rouge et le Golfe d'Aden, par lequel transite une partie du trafic maritime pétrolier.

"Nous avons lancé une offensive qui nous a permis de reprendre le contrôle de deux montagnes", a déclaré à l'AFP le général Fadhl Hassan, commandant des forces loyalistes dans le secteur.

"En 18 heures de combats, qui ont baissé d'intensité mercredi après-midi, 13 rebelles et quatre de nos hommes, dont un colonel, ont été tués, et plusieurs autres blessés", a-t-il ajouté.

Les Houthis, alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont de leur côté affirmé sur leur site sabanews.net avoir repris de nouvelles positions dans le secteur et infligé des pertes humaines aux forces pro-Hadi.

Celles-ci ont reçu de la coalition arabe de nouveaux armements, dont des canons, selon l'officier loyaliste.

L'annonce de ces nouveaux combats est intervenue le jour où les rebelles célébraient leur "révolution" à l'occasion du 2e anniversaire de la prise de la capitale yéménite Sanaa par un coup de force contre le gouvernement Hadi.

Un rassemblement, organisé par les Houthis, s'est tenu en fin de journée dans la cité portuaire de Hodeida (ouest).

"La révolution se poursuit pour réaliser la paix et l'indépendance" du Yémen, a annoncé Abdelmalak al-Houthi, le chef du mouvement Ansaruallah, l'émanation politique des rebelles.

Dans un discours télévisé, il s'en est pris mardi soir au régime saoudien qu'il a qualifié d'"ennemi" et de "tyran", ajoutant qu'il vouait "des sentiments de fraternité, d'amour et de considération" envers les Saoudiens et les autres peuples du Golfe.

La coalition arabe sous commandement saoudien est intervenue au Yémen en mars 2015 pour soutenir les forces du président Hadi alors que les rebelles Houthis sont accusés de liens avec l'Iran.

Les Houthis sont membres de l'importante minorité zaïdite au Yémen. Partis de leur bastion de Saada (nord), ils ont pris le contrôle de la capitale Sanaa le 21 septembre 2014 avant de progresser vers plusieurs régions du pays.

Aujourd'hui, les forces pro-Hadi sont regroupées principalement dans le sud et peinent à reconquérir les régions septentrionales.

Depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition arabe dans le conflit, la guerre a fait plus de 6.600 morts selon l'ONU.