Après Tombouctou, la CPI "poursuit ses enquêtes" au Mali (procureure)

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La Cour pénale internationale (CPI) "poursuit ses enquêtes" au Mali, après avoir condamné le principal responsable de la destruction des mausolées de la cité historique de Tombouctou, a indiqué mercredi à Bamako sa procureure, Fatou Bensouda.

"Tombouctou a été au centre de nos enquêtes parce qu'il était important de mettre en lumière un tel crime", a déclaré Mme Bensouda lors d'une conférence de presse dans la capitale malienne.

"Nos enquêtes continuent (...) visant d'autres crimes, les viols et les crimes contre les forces de maintien de la paix, les meurtres et les assassinats", a ajouté la procureure de la CPI, dont le siège est à La Haye, sans détailler les raisons précises de sa visite au Mali, où des groupes armés islamistes continuent d'attaquer régulièrement militaires maliens et Casques bleus étrangers.

La CPI a déclaré le 17 août qu'un jihadiste malien avait provoqué pour 2,7 millions d'euros de dégâts en faisant détruire des mausolées en 2012 à Tombouctou (nord) et ordonné des réparations pour les victimes, les premières pour destruction de biens culturels.

Le Touareg Ahmad al Faqi al Mahdi avait été condamné en septembre 2016 à neuf ans de prison pour avoir "dirigé intentionnellement des attaques" contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et neuf des mausolées de Tombouctou, classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco et détruits à coups de pioche, de houe et de burin.

La procureure de la CPI a par ailleurs jugé "important que des progrès soient faits au niveau du Mali" dans le procès du chef de l'ex-junte Amadou Sanogo (2012-2013), accusé d'assassinat et de complicité d'assassinat de soldats, entamé fin novembre 2016 devant une cour d'assises de Sikasso (à environ 380 km au sud de Bamako) puis suspendu en décembre. Selon les statuts de la CPI, une défaillance de la justice malienne pourrait permettre à la cour de La Haye de se saisir du dossier, jugé sensible au Mali.

Enfin, Mme Bensouda a assuré qu'une plainte contre l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir déclenché la guerre en Libye et causé la mort de son dirigeant Mouammar Kadhafi, déposée devant la CPI par plusieurs organisations de la société civile ouest-africaine réunies début octobre à Bamako, serait "traitée comme toutes les autres communications et allégations que la CPI reçoit".