19.03.08-RWANDA/GENOCIDE - LE RWANDA MET EN PLACE UNE COMMISSION DE LUTTE CONTRE LE GENOCIDE

Arusha, 19 mars 2008 (FH) - Le gouvernement rwandais a nommé la semaine dernière les membres de « la commission nationale de lutte contre le génocide », prévue par la constitution de 2003 mais qui n’avait pas encore été mise en place, indique un communiqué officiel. Les travaux de cette institution seront coordonnés par l’ancien président de « la commission sur le rôle de la France dans le génocide » de 1994, Jean de Dieu Mucyo, nommé Secrétaire exécutif de la commission.

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En plus de Mucyo, la commission comprend 7 autres membres, dont l’actuelle Secrétaire exécutive du Service national des juridictions gacacas (SNJG), Mme Domitilla Mukantaganzwa. Inspirées de la tradition rwandaise, les juridictions gacacas (prononcer gatchatcha) sont chargées de juger la plupart des responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon l’Onu, près de 800.000 tués, essentiellement parmi les Tutsis.

Les autres membres de ce nouvel organe sont Misago Kanimba, Christine Tuyisenge, Jean Pierre Dusingizemungu, Xavier Rusanganwa, Bernard Itangishaka et Hilary Mukamazimpaka.

Selon la constitution rwandaise, « la Commission nationale de lutte contre le génocide est une institution publique autonome chargée notamment d’organiser une réflexion permanente sur le génocide, ses conséquences et les stratégies de sa prévention et de son éradication ».

Elle a également pour mandat de « mettre en place un centre de recherche et de documentation sur le génocide ; plaider la cause des rescapés du génocide à l'intérieur comme à l'extérieur du pays ; concevoir et coordonner toutes les activités en vue de perpétuer la mémoire du génocide de 1994 ».

Elle « adresse chaque année le programme et le rapport d'activités au Parlement et au gouvernement », toujours selon la constitution du Rwanda.

Le mois dernier, la chambre des députés du Rwanda a voté une loi réprimant "l'idéologie du génocide" et prévoyant des peines pouvant aller jusqu'à la prison à vie. Le texte doit encore passer devant le Sénat, avant d'être promulgué par le président de la épublique.

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