Le ministère public s'était déclaré favorable à l'extradition.
Son avocat, Me Philippe Gréciano, a indiqué qu'il allait se pourvoir en cassation contre cette décision dont l'exécution revient au pouvoir politique. En effet, après l'épuisement de toutes les voies de recours possibles, le décret d'extradition est signé par le Premier ministre. Cet avis d'extradition, estime Me Gréciano, va "à contre-temps et contre-sens de la politique de la France" qui a décidé de traiter les dossiers rwandais en France.
En effet, le parquet de Paris a ouvert ces dernières semaines plusieurs informations judiciaires, soit contre X soit contre personnes dénommées, visant des ressortissants rwandais vivant en France. La veuve du président rwandais assassiné le 6 avril 1994, Juvénal Habyarimana, est visée par une plainte ouverte contre X pour complicté de génocide et complicité de crime contre l'humanité.
Cette décision favorable à l'extradition de M. Kamana "ne peut que réjouir tous ceux qui luttent pour que justice soit rendue et qui pensent qu'il est important que le criminel soit jugé le plus près possible du lieu où il a commis ses forfaits", estime jeudi dans un communiqué Alain Gauthier, président du Collectif pour les parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Claver Kamana, né en 1936, vit en France depuis 1999. Il aurait déposé une demande d'asile politique. Le Rwanda a aboli la peine de mort en février 2007.
AP/PB/GF