16.04.08 - TPIR/GOUVERNEMENT II - LE GOUVERNEMENT INTERIMAIRE IMPUISSANT FACE AUX MASSACRES, SELON U

Arusha, 16 avril 2008 (FH)- Augustin Karamage, ancien ambassadeur du Rwanda en Suisse, a déclaré devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que des informations qui lui parvenaient à partir de son pays en 1994 faisaient état de l’impuissance du gouvernement à arrêter les massacres. Il a indiqué que le président intérimaire, Théodore Sindikubwabo, et trois membres de son cabinet, de passage en Suisse, lui avaient affirmé que la situation dans le pays était « catastrophique » en raison des violences et que le gouvernement était incapable d’y faire face.

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L’ancien diplomate a été cité par la défense de l’ancien ministre de la fonction publique, Prosper Mugiraneza, jugé avec trois autres membres du gouvernement intérimaire en place entre avril et juillet 1994.

Poursuivis pour génocide et crimes contre l’humanité, tous plaident non coupable.

Mugiraneza comparaît aux côtés de Casimir Bizimungu (santé), Jérôme Bicamumpaka (affaires étrangères) et Justin Mugenzi (commerce).

Les ministres qui ont rencontré le témoin en Suisse sont Bizimungu et Bicamumpaka.

Le président intérimaire a indiqué à Karamage qu’il espérait qu’une solution allait être trouvée au cours d’un sommet de chefs d’état africains auquel il allait participer en Tunisie. Bicamumpaka, quant à lui, était en route pour New York où il devait s’adresser au Conseil de sécurité de l’ONU.

Karamage a déclaré que Mugiraneza, un ami d’enfance, lui avait, à un moment donné, demandé de l’aider à fuir le pays car les autorités le suspectaient d’être Tutsi et complice de la rébellion. Il a ajouté qu’il n’avait pas pu cependant lui être d’une quelconque utilité, faute de moyens.

Le témoin a indiqué qu’il était resté en contact avec Mugiraneza jusqu’à son arrestation au Cameroun le 6 avril 1999.

Karamage a cessé d’être ambassadeur en juillet 1994. Il est resté en Suisse jusqu’à aujourd’hui.

NI/AT/GF