02.06.08 - BURUNDI/JUSTICE - OUVERTURE DU PREMIER PROCES DES MASSACRES DE MUYINGA EN JUILLET 2006

Muyinga (Nord du Burundi), 2 juin 2007 (FH) - Vingt quatre militaires burundais ont été appelés à comparaitre lundi devant un auditorat militaire dans le premier procès sur les massacres de Muyinga ou plus de trente personnes ont été tuées en juillet 2006, a constaté l'agence Hirondelle. Les victimes accusées d’appartenir au Palipehutu-FNL, qui vient de signer un accord avec le gouvernement, ont été tuées et jetées dans la rivière Ruvubu alors qu’ils étaient détenus dans un camp militaire « Mukoni » au nord du Burundi.

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Plusieurs administrateurs communaux et le chef des services des renseignements à Muyinga avaient participés à leur arrestation.

Sur les 24 militaires mis en accusation, deux ont été démobilisés. Seuls 14 se sont présentés, six d'entre eux étant des détenus. Le procès se passe dans le même camp militaire que celui où avaient été détenus les victimes avant d'être assassinées.

Dés le début de l'audience, la cour a soulevé une exception à propos des deux militaires démobilisés qui devraient théoriquement être jugés par un tribunal civil. La décision de la chambre, présidée par le colonel Leonidas Nkurunziza, sera rendue mardi. Selon un des avocats de la partie civile, Me Lambert Nsabimana, les deux démobilisés devraient être jugés par les tribunaux civils en appmlication de la Constitution Burundaise qui dit qu"Aucun civil ne peut pas être jugé devant les juridictions militaires ».

L’accusé principal semble avoir pris la fuite pour l’étranger. Le colonel Vital Bangirimana, commandant la 4ème Région militaire au moment des faits est poursuivi pour assassinat et enlèvement. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui et l’auditeur Général a fait savoir à la cour qu’il n’a pas de ses nouvelles. Ses co-prévenus sont accusés de différentes infractions : assassinat en tant que co-auteur, complicité d’assassinat et manquement à la solidarité publique.

Aussi Pierre Claver Mbonimpa, Président de l’Association pour la Promotion des Droits de l’Homme et des Prisonniers (APRODH) qui a dénoncé rapidement ces massacres, a qualifié ce procès de « farce ». "Pourquoi ouvrir ce procès après la fuite du présumé principal ? ».

EM/PB/GF