26.06.08 - RWANDA/JUSTICE - DETENTION PROVISOIRE CONFIRMEE POUR LES MEURTRIERS PRESUMES DE RELIGIEUX

Arusha, 26 juin 2008 (FH) – La chambre d’appel de la Cour militaire à Kigali a confirmé mercredi la placement en détention provisoire des quatre officiers poursuivis pour le meurtre, en juin 1994, de 13 responsables de l’église catholique rwandaise, dont trois évêques, a-t-on appris jeudi de source officielle. Le général Wilson Gumisiriza, le major Wilson Ukwishaka ainsi que les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba ont été arrêtés le 11 juin, à la suite, selon l’armée rwandaise, d’enquêtes conjointes du parquet général rwandais et du procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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« La détention provisoire a été confirmée en appel hier (mercredi), en attendant l’ouverture du procès sur le fond », a rapporté jeudi la station gouvernementale, Radio Rwanda.

Lors de leur présentation devant un juge militaire le 17 juin, les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba avaient plaidé coupable, tandis que le général Wilson Gumisiriza et le major Wilson Ukwishaka avaient clamé leur innocence.

Le lendemain, la cour militaire avait décidé de les placer en détention provisoire, malgré les protestations de leurs avocats qui arguaient d’irrégularités dans l’arrestation et la mise en détention. Ils avaient immédiatement fait appel.

Selon le ministère public au Rwanda, les quatre sont accusés de crimes de guerre, relativement au meurtre, le 5 juin 1994, dans le centre du Rwanda, de 13 hommes d’église.

Ces officiers étaient alors membres de la branche armée du Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion actuellement au pouvoir à Kigali).

Parmi les ecclésiastiques tués, figuraient l'archevêque de Kigali, Vincent Nsengiyumva, l'évêque de Byumba (nord) Joseph Ruzindana, et l'évêque de Kabgayi (centre) Thaddée Nsengiyumva, alors président de la Conférence des évêques catholiques du Rwanda.

Le lendemain de l’arrestation des quatre hommes, l’actuel archevêque de Kigali, Thaddée Ntihinyurwa, a déclaré, sur les ondes de la BBC, craindre des ingérences du pouvoir dans cette affaire.

Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, à Kigali, le président rwandais Paul Kagame a fait part de son étonnement d’entendre cela de la part de cet ecclésiastique, qui lui-même a fait l’objet d’enquêtes sur son rôle présumé dans le génocide de 1994.

ER/GF