14.04.2004 - TPIR/MUHIMANA - MUHIMANA A EVENTRE UNE FEMME TUTSIE ENCEINTE, SELON UN TEMOIN

Arusha 14 avril 2004 (FH)- Un témoin a allégué mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que l'ex-conseiller municipal en commune Gishyita (province Kibuye, ouest du Rwanda), Mikaeli Muhimana dit "Mika" a éventré une femme tutsie enceinte, pendant le génocide de 1994. Désigné par le pseudonyme "AW" pour préserver son anonymat, le neuvième témoin à charge a indiqué avoir entendu Muhimana dire qu'il voulait "voir comment un bébé se tient dans les entrailles de sa mère.

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" La victime, Mukaremera, a été découverte sur une colline de Bisesero où plusieurs Tutsis de Gishyita et de la commune voisine de Gisovu avaient cherché refuge entre avril et juin 1994.

Muhimana lui a ordonné de se déshabiller et lui a ouvert le ventre, à l'aide D'une machette, a rapporté le témoin. Muhimana était accompagné du maire de Gishyita, Charles Sikubwabo, selon le témoin. Sikubwabo est recherché par le TPIR depuis 1995.

"Ils ont tiré le bébé du sein de sa mère à l'aide de la machette et l'ont mis en position couchée. Il a crié pendant un moment puis s'est tu", a raconté le témoin. "J'ai assisté à la scène, elle s'est passée près de l'endroit où J'étais caché", a déclaré M.AW, un Tutsi rescapé du génocide.

Le témoin a ensuite évoqué le cas de l'institutrice Félicita Kankuyo qui aurait été violée par Mika, Sikubwabo et des miliciens. "Sikubwabo l'a violée, puis a appelé Mika qui l'a violée à son tour", a indiqué le témoin, en donnant force détails.

"Mika a demandé à ses hommes de tuer Félicita après l'avoir violée à leur tour parce qu'elle était une Inyenzi [tutsie]. Après le viol, ils lui ont enfoncé des branches dans le sexe jusqu'à ce que mort s'en suive", a indiqué le témoin.

Mika Muhimana répond de quatre chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis dans sa localité ainsi que sur des violences sexuelles. Il plaide non coupable.

l'accusé est défendu par le professeur James Nyabirungu Mwene Songa et Me Kazadi Kabimba originaires de la République démocratique du Congo (RDC).

Commencé le 29 mars dernier, son procès se déroule devant la troisième chambre de première instance présidée par la juge pakistanaise Khalida Rashid Khan assistée du Kenyan Lee Gaciuga Muthoga et du Ghanéen Emile Francis Short.

ER/KN/AT/GF/FH (MH0414A)