Il est le cinquantième témoin à charge dans cette affaire qui a débuté en avril 2002.
DBN a déclaré qu'après le crash de l'avion du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, Nsengiyumva est venu à Kanombe (Kigali) solliciter des militaires "pour aller à Masaka parce qu'il y avait des Inkotanyi (terme péjoratif signifiant l'ex-rébellion à dominante tutsie) à cet endroit."
l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe, le major Aloys Ntabakuze, un des coaccusés de Nsengiyumva, aurait à cet effet déployé un peloton de trente soldats et un véhicule militaire.
"Au retour, des militaires qui avaient participé à cette opération m'ont appris qu'on les avait trompé" a dit DBN. "Ce n'étaient pas des Inkotanyi mais des Tutsis qui se cachaient dans des caféiers et dans des maisons", a-t-il ajouté. "On leur a jeté des grenades et il n'y pas eu de combats" a-t-il indiqué. Le témoin DBN n'a pas donné la moindre indication sur le nombre des victimes.
DBN a relaté que le bataillon para-commando, dont il était membre, avait quitté Kanombe "vers fin avril" fuyant l'avancée des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR). Il a traversé la frontière en juillet 1994, après la défaite totale des FAR.
Arrivé au camp de réfugiés de Mugunga (ex-Zaïre) avec ses hommes, Ntabakuze les aurait exhorté à garder le moral et de ne pas se disperser, assurant qu'ils allaient reconquérir leur territoire "avec l'aide des Français."
Les soldats français se trouvaient au sud-ouest du Rwanda dans le cadre D'une opération humanitaire autorisée par l'ONU, baptisée "turquoise". Cette mission a pris fin le 22 août 1994.
Nsengiyumva et Ntabakuze sont co-accusés avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, et l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi. Tous plaident non coupable aux accusations de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre portés contre eux.
Leur procès dit "Militaires I" se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Egorov et fidjien Jai Ram Reddy. DBN poursuivra sa déposition vendredi.
GA/AT/GF/FH(Ml''0401A)