Une commission d'enquête de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui s'est rendue en juillet au Venezuela après une plainte du patronat, a réclamé vendredi "la libération immédiate" des employeurs et syndicalistes emprisonnés pour avoir exercé leurs droits.
Dans son rapport, la commission exige "la cessation immédiate de tous les actes de violence, menaces, persécutions, stigmatisations, intimidations et autres formes d'agression à l'encontre des organisations d'employeurs et de travailleurs qui ne soutiennent pas le gouvernement", a indiqué dans un communiqué l'OIT, une agence de l'ONU.
Elle réclame en outre "la libération immédiate de tout employeur ou syndicaliste qui serait emprisonné pour avoir exercé les activités légitimes de son organisation patronale ou syndicale, comme c'est le cas de Ruben Gonzalez et Rodney Alvarez".
Le gouvernement vénézuélien dispose de trois mois pour dire s'il accepte les recommandations contenues dans le rapport. S'il les rejette, il a la possibilité de soumettre le différend à la Cour internationale de justice, organe judiciaire principal de l'ONU, a indiqué l'OIT dans un communiqué.
Tout comme la Cour pénale internationale, la Cour internationale de justice siège à la Haye mais elle n'est pas compétente pour juger des personnes physiques accusées de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité.
Au cours des 100 ans d'histoire de l'OIT, 13 commissions d'enquête ont été formées. Celle concernant le Venezuela a été lancée en mars 2018, après une plainte déposée en juin 2015 par 33 représentants des employeurs vénézuéliens réunis au sein de la Fédération des chambres de commerce et de production (Fedecamaras).
Le Venezuela traverse depuis des mois une profonde crise politique, avec la lutte entre le président Nicolas Maduro et l'opposant Juan Guaido, qui s'est proclamé président par intérim et a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.
Le pays, dont le sous-sol recèle les plus importantes réserves pétrolières de la planète, est aussi en proie à une grave crise économique et une inflation vertigineuse, aggravée par un embargo pétrolier et des sanctions financières imposés par Washington pour tenter de chasser M. Maduro du pouvoir. Le Venezuela souffre également de pénuries de nourriture et de médicaments.