" "Nous demandons que l'accusé Sylvestre Gacumbitsi soit éloigné pour le reste de sa vie", a conclu le représentant du procureur.
Pendant une heure, Karegesya s'est employé à analyser les témoignages à charge, tentant de démontrer leur lien avec l'acte D'accusation. Il notamment allégué que Gacumbitsi a, D'une part, incité au génocide et à l'extermination des Tutsis, et D'autre part, pris part à ces massacres.
A titre D'illustration, l'accusation a cité un témoin qui a affirmé avoir assisté à l'exécution D'un homme par l'accusé. D'autres témoins cités à la barre ont été victimes de viol. Une femme dénommée " TAQ " pour des raisons de sécurité, a indiqué avoir été violée à plusieurs reprises, alors qu'elle avait une grossesse de neuf mois.
Le parquet maintient que plus de 20.000 personnes ont été tuées à la paroisse de Nyarubuye le 15 avril 1994. Ce massacre aurait été ordonné par Gacumbitsi.
Karegesya a par ailleurs rejeté l'ensemble des témoignages à décharge. "Ils (les témoins) se sont écartés de l'évidence, mettant de côté les activités criminelles (de l'accusé)", a-t-il estimé.
Le procureur a fait valoir que les déclarations des témoins à décharge ne peuvent en aucun cas effacer la déposition de ceux qui ont été victimes de viol.
La plupart des témoins à décharge ont nié la présence de Gacumbitsi à Nyarubuye au moment du massacre.
Le parquet a cité quinze témoins, dont un expert, l'historienne américaine et activiste des droits de l'homme Alison Des Forges, et un journaliste qui a filmé l'église de Nyarubuye.
La défense a quant à elle fait comparaître vingt et témoins. Gacumbitsi est défendu par deux avocats camerounais Me Kouengoua [sans prénom] et Me Anne Mbattang. Les avocats ont plaidé l'acquittement. Dans une brève déclaration à la chambre, l'accusé a clamé son innocence. Il a affirmé que durant les neuf ans qu'il a passés à la tête de la commune Rusumo, il a oeuvré pour l'unité de ses administrés et n'a jamais pratiqué de discrimination ethnique.
Le procès a été mis en délibéré lundi soir. Le Tribunal pourrait rendre son verdict au mois de juin.
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par la juge sénégalaise Andrésia Vaz, assistée des juges russe Serguei Egorov, et fidjien Jai Ram Reddy.
GA/SV/AT/GF/FH (GA''0301A)