Casimir Bizimungu est co-accusé avec trois autres ex-membres du gouvernement intérimaire en place durant le génocide anti-tutsi de 1994: les ministres du commerce Justin Mugenzi, de la fonction publique Prosper Mugiraneza et des affaires étrangères Jérôme Bicamumpaka. Ils répondent chacun de six chefs D'accusation de génocide et crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis à divers endroits du Rwanda.
Après la lecture de l'ordonnance, la chambre a poursuivi et terminé laudition du témoin "AEI". Celui-ci a surtout dirigé ses accusations contre Jérôme Bicamumpaka, originaire, comme lui, de la commune Ruhondo (Ruhengeri).
"Bicamumpaka n'a jamais manifesté la volonté de trouver une solution aux problèmes que traversait le pays (en 1994). Je peux affirmer qu'il était favorable au génocide", a déclaré le témoin.
"Quels sont les faits matériels que vous avez additionnés pour en arriver à cette conclusion ? ", lui a demandé Me Pierre Gaudreau, l'avocat canadien de Jérôme Bicamumpaka. "Je ne l'ai jamais entendu désavouer ce qui se passait (...) Il n'a jamais condamné les massacres une seule fois", a répondu M.AEI.
Le témoin a cependant indiqué qu'il ne se rappelait pas avoir entendu l'ex-ministre s'exprimer en faveur des massacres.
" Quand un patient meurt, peut-on en conclure que le médecin n'a pas pris toutes les précautions pour le sauver ? " a poursuivi l'avocat. Le témoin, qui est par ailleurs médecin, a répondu par la négative.
Les débats se poursuivent jeudi devant la deuxième chambre de première instance présidée par le juge sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana et comprenant, en outre, le Kenyan Lee Gacuiga Muthoga et la Pakistanaise Khalida Rashid Khan.
ER/AT/GF/FH (GVII''0204A)