Béchir pourrait ne pas être extradé vers La Haye (procureur soudanais)

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L'extradition de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir vers la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes de guerre au Darfour, n'est pas "nécessaire", a estimé lundi un procureur soudanais.

"La présence des individus recherchés par la Cour pénale internationale dans ses locaux à La Haye n'est pas requise" pour leur jugement, a affirmé le procureur Tagelsirr al-Hebr lors d'une conférence de presse à Khartoum.

M. Hebr a évoqué des "obstacles juridiques" touchant à la "souveraineté" du Soudan qui compliqueraient selon lui l'extradition des prévenus, mais il n'a pas fourni plus de précisions.

Une comparution "hors les murs comme c'est arrivé au Liban ou à Arusha" (Tanzanie) pour le génocide rwandais, demeure toutefois "possible" pour les prévenus, dont M. Béchir, selon le procureur.

L'annonce survient alors que le chef de milice et proche de M. Béchir, Ali Kosheib, également poursuivi par la CPI pour son implication dans le conflit meurtrier au Darfour (ouest), a comparu pour la première fois lundi devant la Cour internationale, après s'être rendu début juin à l'issue de 13 ans de fuite.

En février, le gouvernement de transition à Khartoum avait donné son accord pour un transfert des personnes recherchées, vers La Haye, aux Pays-Bas, sans que cela soit suivi d'effet jusqu'à présent.

Le conflit au Darfour, qui a éclaté en 2003 entre le régime à majorité arabe de Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques, a fait environ 300.000 morts et contraint près de 2,5 millions de personnes à l'exil, selon les Nations unies.

Chassé du pouvoir en avril 2019 après plusieurs mois de manifestations populaires, Omar al-Béchir, qui est resté 30 ans au pouvoir, a déjà été reconnu coupable de corruption par Khartoum. Il est actuellement détenu dans la prison de Kober, à Khartoum.

Plusieurs proches de l'ex-président, dont l'ancien gouverneur Abdelrahmane Hussein et l'ancien ministre Ahmed Haroun, sont également sous le coup de mandats d'arrêts internationaux pour "crimes de guerre", "génocide" et "épuration ethnique" au Darfour.

"Nous allons nous coordonner avec la procureure du tribunal pénal international, dans le respect des règles du droit international", a-t-il affirmé.