Higiro, un Tutsi, a indiqué qu'il a quitté sa résidence le matin du 7 avril 1994 pour se réfugier dans une maison voisine. Sa résidence a été par la suite attaquée, mais les assaillants n'y ont trouvé personne. Le témoin a été secouru par les soldats du Front patriotique rwandais qui l'ont conduit à leur quartier général de Kigali, puis à Byumba (nord).
Higiro a déclaré qu'il avait pressenti que la mort du président Habyarimana allait servir de prétexte aux massacres de Tutsis.
Le témoin, qui a indiqué que le climat était déjà tendu à l'époque, a rapporté qu'il avait tenté de se réfugier en Tanzanie peu avant la mort du président Habyarimana, mais que son projet avait été entravé par la Radio-télévision des Mille collines (RTLM).
La RTLM a annoncé qu'il se trouvait à Kibungo (est), à la frontalière avec la Tanzanie en tant que "espion" du FPR. Higiro a indiqué que jamais il n'avait essayé de traverser la frontière à ce moment-là. Par la suite, il a décidé de passer la nuit dans des hôtels à Kigali, craignant pour sa sécurité.
Le témoin a déposé contre Justin Mugenzi. Après son interrogatoire principal, la défense de Mugenzi a demandé qu'une partie du témoignage soit rejeté, expliquant qu'il renfermait des éléments nouveaux, dont elle n'avait pas pris connaissance auparavant.
Les juges ne lui ont pas donné raison.
La deposition de Higiro se poursuivra mercredi. Ce procès dit "Gouvernement II" se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana, assisté des juges Lee Muthoga (Kenya) et Khalida Rashid Khan (Pakistan).
AT/PJ/GF/FH (GVII''0127A)