20.01.2004 - TPIR/GOUVERNEMENT II - "AUCUN TUTSI NE DOIT SURVIVRE", AURAIT DECLARE l'EX- M

Arusha 20 janvier 2004 (FH) - l'ancien ministre des affaires étrangères sous le gouvernement intérimaire rwandais, Jérôme Bicamumpaka, aurait déclaré : "aucun Tutsi ne doit survivre", lors D'une réunion en avril 1994 dans la préfecture de Ruhengeri (nord du Rwanda), selon un témoin entendu mardi par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Jérôme Bicamumpaka et ses anciens collègues de la santé Casimir Bizimungu, du commerce, Justin Mugenzi et de la fonction publique, Prosper Mugiraneza répondent de six chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis dans divers endroits du Rwanda entre avril et juin 1994.

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Ils plaident non coupables.

"Aucun Tutsi ne doit survivre dans la préfecture de Ruhengeri. Ils doivent tous être exterminés", aurait lancé Jérôme Bicamumpaka, selon le septième témoin à charge.l'accusé est originaire de cette région.

Dénommé "GAP" pour préserver son anonymat, le témoin a indiqué que lex-ministre s'exprimait à l'occasion de la prise de fonction "entre le 19 et le 25 avril 1994", du nouveau préfet de Ruhengeri, Basile Nsabumugisha.

Selon GAP, Bicamumpaka a indiqué à l'assistance qu'il représentait à cette cérémonie le premier ministre du gouvernement intérimaire Jean Kambanda. En 1998, Jean Kambanda a été condamné à l'emprisonnement à vie par le TPIR après qu'il eût plaidé coupable de génocide et de crimes contre l'humanité.

l'accusé Bicamumpaka aurait expliqué que le mandat du nouveau préfet consistait notamment à veiller l'exécution D'un plan D'élimination des Tutsis. Il voulait signifier que "tout Tutsi encore en vie devait être tué et que toute personne qui cachait chez elle un Tutsi avait l'obligation de le tuer, a raconté le témoin.

"C'est pourquoi, J'ai tué Mathias Munyambibi qui s'était réfugié chez moi", a t-il avoué. Le témoin est actuellement détenu au Rwanda pour participation au génocide.

Au premier jour de sa déposition lundi, il avait essentiellement mis en cause Casimir Bizimungu, lui aussi originaire de Ruhengeri.

Selon GAP, l'ex- ministre de la santé aurait appelé aux massacres des Tutsis lors D'une réunion tenue quelques heures seulement après l'attentat meurtrier contre le président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Le témoin poursuivra sa déposition mercredi.

Dénommé "Gouvernement II", ce procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge sri lankais Asoka de Zoysa Gunawardana, assisté du Kenyan Lee Gacuiga Muthoga et de la Pakistanaise Khalida Rashid Khan.

ER/PJ/AT/GF/FH(GVII''0120A)