Le témoin avait allégué avoir intercepté, dans la nuit du 6 avril 1994, un message radio émanant de l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, un des accusés dans ce procès, enjoignant au bataillon de reconnaissance de bloquer l'accès aux bâtiments de Radio Rwanda.
Le premier ministre Agathe Uwilingiyimana devait s'y rendre pour prononcer un discours à l'intention de la communauté nationale et internationale, à la suite de la mort du président Juvénal Habyarimana.
Agathe Uwilingiyimana a été assassinée par des militaires dans la matinée du 7 avril, sans qu'elle ait prononcé ce discours.
Dix casques bleus belges membres de son escorte ont été également assassinés le même jour.
Bagosora est notamment poursuivi l'assassinat D'Agathe Uwilingiyimana et de ces militaires belges. Son co-conseil canadien, Me Paul Skolnik, a longuement discuté avec le témoin de la nature des transmissions alléguées, ainsi que du type de radios utilisées par différentes unités de l'armée rwandaise.
l'avocat a en outre demandé au témoin s'il pouvait, en analysant un message codé, en distinguer la provenance.
Le procureur a volé au secours du témoin et a répliqué que ce dernier na pas de formation en décryptage de messages. Le témoin avait auparavant clarifié que "mon rôle consistait à classer des messages déjà décodés". Le témoin a pour sa part estimé que "l'avocat rentre dans un domaine très technique".
Me Skolnik a ensuite relevé un élément de la déposition D'un autre témoin à charge selon lequel le ministère de la défense ne pouvait envoyer des messages aux unités de l'armée sans passer par lEtat-major.
Bagosora est co-accusé avec l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat-major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze.
Tous plaident non coupable.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Egorov et fidjien Jai Ram Reddy.
La journée de mardi étant fériée en Tanzanie, le contre-interrogatoire de DA se poursuivra mercredi.
GA/AT/GF/FH (Ml'1208A)