19.11.2003 - TPIR/GOUVERNEMENT II - LE PROCUREUR CITE UNE VICTIME BELGE DE l'HOLOCAUSTE JUIF

Arusha 19 novembre 2003 (FH) - Le procureur a cité mercredi une victime belge de la shoah comme témoin à charge dans le procès dit « Gouvernement II » regroupant quatre anciens membres du gouvernement intérimaire rwandais en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Les anciens ministres de la santé, Casimir Bizimungu, de la fonction publique,Prosper Mugiraneza, des affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka et du commerce, Justin Mugenzi répondent de six chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité.

1 min 40Temps de lecture approximatif

Eric Serge Rousseau est de né D'une mère juive qui a perdu la quasi-totalité de sa famille durant l'holocauste juif.

Arrivé au Rwanda fin juillet 1994, en tant que volontaire, il initie, au sein du ministère de la réhabilitation et de l'intégration sociale, un projet « mémorial du génocide ».

l'initiative étant appréciée par le gouvernement rwandais, une commission pluridisciplinaire est mise en place qui va sillonner le pays, notamment
pour identifier les sites du génocide. Les conclusions de la commission sont connues devant le TPIR sous le nom de « rapport Rousseau ».

Les membres de la commission ont pu ouvrir des fosses à travers le Rwanda pour exhumer et dénombrer les victimes.

Les chiffres du rapport Rousseau, à savoir 1.270.000 morts, seront confirmés plus tard par l'enquêteur en chef du bureau du TPIR, le Zambien Maxwell Ephrem Nkole, cité comme premier témoin de la défense.

Or les avocats de la défense ont tous contesté ces chiffres en contre-interrogeant M.Nkole.

« Nous nous sommes efforcés D'être le plus précis et le plus objectif possible. Nous avons pris la peine de contre-vérifier les chiffres », a indiqué mercredi Eric Serge Rousseau.

Sa déposition se poursuit jeudi.

Avant l'entrée de Rousseau dans le prétoire, la défense a fait part de sa volonté de plaider une requête aux fins de retrait des documents présentés par le premier témoin.

Au nom des équipes de défense, l'avocate canadienne de Casimir Bizimungu, Me Michelyne Chénard Saint Laurent a déclaré « être sincèrement convaincue que le témoin (Nkole) a trompé la cour ».

La chambre a conseillé à la défense de déposer une requête écrite détaillée. Me Saint Laurent s'est engagée à le faire au plus tard le 28 novembre.

Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance duTPIR présidée par le juge Asoka de Zoysa Gunawardana du Sri Lanka, assisté des juges Khalida Rashid Khan du Pakistan et Lee Gacuiga Muthoga du Kenya.

ER/CE/FH (GVII'1119'A)