Le président Béchir promet d'ouvrir une "nouvelle page" pour le Soudan

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Le président soudanais Omar el-Béchir a promis "une nouvelle page" pour son pays se disant notamment ouvert au dialogue avec l'Occident, lors de sa prestation de serment mardi pour un nouveau mandat de cinq ans.

Au pouvoir depuis plus de 25 ans, M. Béchir, réclamé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, a remporté il y a un mois et demi des élections marquées par une faible participation et un boycott de l'opposition.

"Notre programme pour les cinq prochaines années sera tourné vers le futur, et nous ouvrirons une nouvelle page", a déclaré M. Béchir, après s'être engagé sur le Coran. Ses homologues d'Egypte Abdel Fattah al-Sissi, du Zimbabwe Robert Mugabe et du Kenya Uhuru Kenyatta, ont assisté à la cérémonie, selon un correspondant de l'AFP.

Vêtu d'un étincelant costume blanc traditionnel et d'un turban, M. Béchir s'est engagé à "parvenir à une paix totale", devant le Parlement dans la ville jumelle de Khartoum, Omdurman, devant des parlementaires, des chefs militaires et des dirigeants étrangers.

"Je réitère ma proposition de gracier totalement ceux qui ont pris les armes et qui veulent sincèrement retourner à la table des négociations", a-t-il ajouté.

Des mouvements rebelles affrontent l'armée soudanaise dans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, ainsi que dans le Kordofan-Sud et le Nil Bleu. Groupes rebelles et d'opposition avaient été invités à un dialogue national l'an dernier, mais aucune rencontre n'a été organisée jusqu'à présent.

"De tout coeur, le Soudan cherchera à poursuivre le dialogue avec les pays occidentaux pour normaliser les relations" avec ces pays, a encore déclaré le président soudanais.

Son pays est visé depuis 1997 par des sanctions économiques en raison de ses liens avec al-Qaïda dans les années 1990 et de violations des droits de l'Homme.

Agé de 71 ans, M. Béchir est au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989. Il a remporté le scrutin en avril avec 94% des suffrages.

Le président soudanais est visé depuis 2009 et 2010 par deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et contre l'humanité et génocide au Darfour, en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l'ONU.