08.10.2003 - TPIR/GACUMBITSI - LA DEFENSE PEINE A LOCALISER TROIS DE SES TEMOINS

Arusha, le 8 octobre (FH) – La défense de l’ancien maire de Rusumo (province de Kibungo, est du Rwanda), Sylvestre Gacumbitsi, poursuivi notamment pour génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a indiqué mercredi qu’ elle avait du mal à localiser trois de ses témoins. Les témoins en question qui vivaient en exil en Tanzanie ont récemment regagné leur pays dans le cadre du programme de rapatriement volontaire organisé par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), selon la section de protection des témoins et des victimes.

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La délégation du HCR en Tanzanie a donné « les noms des préfectures et communes dont ils sont originaires afin de pouvoir les localiser », a indiqué devant le tribunal la représentante de la section, Mme Sylvie Becky.

« Les communes indiquées sont celles dont les témoins sont originaires et non celles où ils se seraient dirigés » en rentrant de Tanzanie, a réagi le conseil principal de la défense, le Camerounais Me Kouengoua. Il a néanmoins assuré avoir dépêché un enquêteur sur le terrain pour tenter de les localiser.

Mme Becky a par ailleurs promis que 8 témoins seront présents à Arusha la semaine prochaine et 6 autres la semaine suivante. La défense entend citer « entre vint et vingt-trois témoins».

Après cette mise au point, la chambre a entendu le cinquième témoin à décharge. Dénommé ZIZ pour préserver son anonymat, il a affirmé, à l’instar des deux autres témoins qui ont déposé mardi, que l’accusé ne faisait pas partie des gens qui ont attaqué l’Eglise de Nyarubuye en avril 1994.

Selon l’acte d’accusation, l’ex- maire aurait dirigé les massacres de l’ Eglise de Nyarubuye qui ont fait environ 20.000 tués, estimation émanant d’ organisations de défense des droits de l’homme.

L’autre témoin présent à Arusha, ZHZ, n’a pas pu déposer pour cause de maladie. « Il se pourrait même qu’il ne soit pas en mesure de témoigner demain », a annoncé Me Kouengoua. Les débats ne pourront donc se poursuivre jeudi que si la santé du témoin le permet.

M. Gacumbitsi, 56 ans, répond de cinq chefs D'accusation de génocide et crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis et des viols commis en avril 1994, en différents endroits de sa commune.

La défense de Gacumbitsi comprend, outre Me Kouengoua, une autre avocate camerounaise, Me Anne Ngatio Mbattang.

L’équipe de l’accusation est conduite par l’Ougandais Richard Karegyesa.

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sénégalaise Andrésia Vaz et comprenant en outre, les juges fidjien Jai Ram Reddy et russe Serguei Aleckseievich Egorov.

ER/CE/GF/FH (GA’1008’A)