Mali: des ONG des droits de l'Homme dénoncent de possibles "crimes de guerre" dans le Nord

1 min 19Temps de lecture approximatif

La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et sa branche malienne ont condamné mardi l'exécution de six civils le 21 mai, après la reprise d'une localité du nord du pays par les forces pro-gouvernementales.

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) avait annoncé le 22 mai l'envoi d'"une équipe d'enquête" à Tin Hama (nord), après avoir reçu signalement de "violations graves des droits de l'Homme et du droit international humanitaire, dont l'exécution", la veille, "d'un certain nombre de civils".

Le gouvernement malien avait rejeté toute implication, évoquant des "règlements de comptes sanglants entre des éléments de groupes armés" locaux après une attaque le 20 mai de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg), qui avait tué trois civils avant d'être repoussée par son armée, selon lui.

Dans un communiqué, la FIDH et l'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH) disent avoir obtenu confirmation que "six personnes civiles, dont un humanitaire, ont été exécutées le 21 mai à Tin Hama" à la suite d'affrontements opposant la CMA "aux forces armées maliennes et au Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés" (Gatia, pro-gouvernemental).

Rappelant que la CMA et Bamako se sont renvoyé la responsabilité des exactions à Tin Hama, elles soulignent que "certains de ces décès seraient des exécutions sommaires et extra-judiciaires de personnes civiles qui constitueraient par conséquent des crimes de guerre dont les auteurs devraient être poursuivis par la justice malienne et le cas échéant la Cour pénale internationale".

"Les combats de Tin Hama ont par ailleurs engendré le déplacement d'au moins 30 familles issues notamment de la communauté Kel Essouk", une tribu touareg, selon le texte.

La reprise des combats depuis plus d'un mois dans le nord du Mali entre groupes armés rebelles et pro-gouvernementaux a provoqué le déplacement de quelque 57.000 personnes, fuyant les violences ou le recrutement forcé, portant à 100.000 le nombre de déplacés à l'intérieur du pays, a annoncé le 29 mai le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).