29.09.2003 - TPIR/MILITAIRES I - LA DEFENSE DE NTABAKUZE REJETE LES ALLEGATIONS DE MASSACRES SUR LE

Arusha, le 29 septembre 2003 (FH) - La défense de l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze, a rejeté sur l'ex-rébellion du Front Patriotique Rwandais (FPR) les allégations de massacres imputées à l'accusé, lundi, devant le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Lors de sa déposition devant le parquet, le 18e témoin du parquet, "DBQ", a déclaré qu'en date du 7 avril 1994, des Tutsis avaient été tués dans le quartier de Remera à Kigali sur ordre de Ntabakuze.

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l'accusé aurait donné cette directive la nuit précédente, peu après l'attentat contre le président Habyarimana qui a déclenché le génocide anti-Tutsi et les massacres D'opposants entre avril et juillet 1994.

"Savez-vous, Monsieur le témoin, que les massacres du 7 avril [1994] ont été commis par le FPR et non par le bataillon para-commando ?", a soutenu Me André Tremblay, co-conseil canadien de l'accusé, en contre-interrogeant DBQ.

A l'appui de sa thèse, l'avocat a cité un extrait D'un livre sur le génocide rwandais du Professeur Belge Philip Reytjens intitulé: "Rwanda, trois jours qui ont fait basculer l'Histoire". Dans cette publication, l'auteur parle de "tueries commises par le FPR dès le 7 avril" à Remera, où environ 121 personnes auraient trouvé la mort.

Me Tremblay a relevé que l'auteur parle D' "une opération bien organisée et préparée à l'aide D'une liste". "Allez voir le FPR pour demander de plus amples informations, je ne suis pas ici pour le représenter", a rétorqué le témoin, rappelant également qu'il ne sait pas lire le français.

La défense a en outre suggéré que pendant les hostilités entre l'armée et la rébellion à dominante tutsie, "les para-commandos avaient un mandat national de défendre le pays plutôt que D'aller tuer les civils". A ce sujet, le témoin, lui-même ancien membre de cette unité D'élite, a indiqué que "nous nous étions écartés de notre mandat parce que notre commandant [Ntabakuze] était extrémiste".

Ntabakuze est co-accusé avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, considéré par le parquet comme "cerveau du génocide", l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, ainsi que l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva.

Accusés notamment D'entente en vue de commettre le génocide, de crimes et de crimes contre l'humanité, ils plaident tous non coupable.

Le procès dit "Militaires I" se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Aleckseievich et fidjien Jai Ram Reddy.

La défense poursuivra le contre-interrogatoire de DBQ mardi.

GA/CE/GF/FH (Ml'0929A)