27.08.2003 - TPIR/KAMUHANDA - LA PRISON A VIE REQUISE CONTRE l'EX- MINISTRE KAMUHANDA

Arusha, le 27 août 2003 (FH) - Le procureur a requis mercredi l'emprisonnement à vie contre l'ex-ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la culture sous le gouvernement intérimaire, Jean de Dieu Kamuhanda, poursuivi pour génocide et crimes contre l'humanité devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Jean de Dieu Kamuhanda, 50 ans, répond de crimes commis en avril 1994 dans la commune Gikomero (province Kigali rurale, centre du Rwanda), dont il est originaire.

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Il est notamment accusé D'avoir personnellement dirigé des attaques perpétrées par des soldats et des milices Interahamwe contre des civils tutsis qui avaient cherché refuge à la paroisse protestante de Gikomero ainsi que dans l'école attenante.

"Je vous exhorte à le condamner à rien D'autre que la peine maximale, c'est à dire l'emprisonnement à vie", a demandé le représentant du procureur, le Nigérian Ibukunolu Babajide, invoquant entre autres "la gravité et la cruauté des infractions".

Jean de Dieu Kamuhanda, qui était un homme instruit, "a trahi la confiance de la communauté" qui avait foi en lui, a dit le représentant du procureur.

"Non seulement il a été derrière les massacres, mais il y a participé activement", a soutenu l'accusation.

Pendant la journée, Ibukunolu Babajide a rappelé les témoignages à charge et contesté les moyens de preuve de la défense.

Il s'est surtout attaqué à l'alibi de laccusé, indiquant qu'il s'agissait D'un mensonge fabriqué par un homme intelligent.

Pour le représentant du procureur, Kamuhanda a été "vu et reconnu" à Gikomero autour du 12 avril 1994.

Des témoins à décharge ont de leur côté affirmé qu'à partir du 9 avril 1994, il était impossible de se rendre de la ville de Kigali à Gikomero parce que toutes les voies D'accès étaient contrôlées par le Front patriotique rwandais (FPR) alors en guerre contre le gouvernement intérimaire.

Ibukunolu Babajide a qualifié ces témoignages de "mensongers et partiaux".

La défense présentera ses plaidoiries jeudi. Jean de Dieu Kamuhanda est défendu par la Guinéenne Aïcha Condé et la Congolaise Patricia Mongo.

Jean de Dieu Kamuhanda a été arrêté en France en novembre 1999 et transféré à Arusha en mars 2000.

Son procès se déroule devant l'ancienne deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant, en outre, la juge malgache Arlette Ramaroson et le Lesothan Winston Churchill Mantanzima Maqutu.

ER/AT/GF/FH(KH'0827A)