02.04.2003 - TPIR/KAJELIJELI - UN MEMBRE DES EX-FAR TEMOIGNE POUR LA DEFENSE DE KAJELIJELI

Arusha, le 2 avril 2003 (FH) - Un membre des ex-Forces armées rwandaises (FAR) a témoigné mercredi pour la défense de l’ex-maire de Mukingo (province de Ruhengeri, nord du Rwanda), Juvénal Kajelijeli, poursuivi pour génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Kajelijeli répond de 11 chefs d’accusation de génocide et crimes contre l’ humanité portant sur des massacres de Tutsis à la paroisse catholique de Busogo et aux environs lors du génocide de 1994.

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Dénommé FMB pour préserver son anonymat, l’ancien militaire a déclaré que les véhicules civils ne pouvaient circuler sur l’axe Mukingo -Ruhengeri ville durant la période du 6 au 10 avril 1994.

"Le tronçon était fermé aux véhicules civils, seuls les véhicules militaires y passaient. Même ces derniers étaient tenus de débarquer les hommes et leur matériel à l’approche des positions militaires", a indiqué le témoin.

Des témoins du parquet ont allégué que Kajelijeli, circulant à bord de son véhicule, aurait dirigé des attaques contre les Tutsis dans la commune Mukingo, au lendemain de l'attentat contre l’avion présidentiel, le 6 avril 1994.

Les véhicules civils ne pouvaient circuler sur cet axe qu’à la seule condition d’être munis « d’un laisser-passer spécial » délivré par les autorités militaires de la région. Or, le témoin a nié qu’une demande de ce genre ait été enregistrée durant la période du 6 au 10 avril.

"Si cela avait eu lieu, je l’aurais su", a-t-il assuré.

Comme la veille, le tribunal a siégé à huis clos à plusieurs reprises pour éviter de révéler en public des informations pouvant aider à la divulgation de l’identité du témoin.

La défense entend citer trois autres témoins dont l’accusé lui-même, qui témoignera en dernier pour sa propre défense.

A l’ouverture de l’audience, la représentante du bureau du Procureur, Ifeona Ojemeni, a cependant plaidé une requête contestant la qualité d’expert au linguiste rwandais François-Xavier Bangamwabo, que la défense entendait faire citer comme témoin expert.

La chambre a promis de rendre sa décision dans des "délais utiles".

Kajelijeli est jugé par la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant, en outre, les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.

ER/CE/GF/FH (KJ'0402A)