28.01.2003 - TPIR/MEDIAS - TROIS TEMOINS DE LA DEFENSE DE NGEZE ENTENDUS EN UNE JOURNEE

Arusha, le 28 janvier 2003 (FH) - Trois témoins de la défense de Hassan Ngeze, une des trois personnes accusées pour utilisation des médias à des fins de génocide, ont été entendus mardi par le Tribunal pénal internationa pour le Rwanda (TPIR). C'est la première fois qu'un si grand nombre de témoins dépose en une seule journée depuis que ce procès a commencé en octobre 2000.

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Les témoins entendus mardi ont été désignés sous les pseudonymes BAZ 13, SZ 4 et BAZ 9 pour préserver leur anonymat.

Ancien directeur et rédacteur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze est coaccusé avec deux anciens responsables présumés de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, et Jean-Bosco Barayagwiza. Tous les trois plaident non coupables.

BAZ 13 a notamment déposé sur l'attaque qu'aurait subie la résidence de Ngeze en avril 1994. Comme D'autres témoins de la défense qui l'ont précédé, BAZ 13 a déclaré que la maison de Ngeze avait été attaquée par des membres de l'ancienne armée rwandaise qui le suspectaient de cacher des Tutsis.

S 4 et BAZ 9 sont quant à eux revenus sur les circonstances de la mort D'un Tutsi nommé Modeste Tabaro, que Hassan Ngeze est accusé D'avoir assassiné. Selon les deux témoins, Modeste Tabaro a été tué par des soldats. BAZ 9 a déclaré avoir entendu les meurtriers de Tabaro s'en vanter.
BAZ 9, qui était un voisin de Ngeze en 1994, a par ailleurs indiqué que l'accusé n'a jamais porté D'arme ni bénéficié D'une garde armée.

Il a ajouté que Ngeze n'a jamais appartenu à la milice Interahamwe considérée par le parquet du TPIR comme le fer de lance du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants qui ont fait un million de morts au Rwanda en 1994.

Selon le témoin, Ngeze a, au contraire, fait fuir vers l'ex-Zaïre au moins six Tutsis persécutés.

Il a ajouté que Ngeze était quelqu'un qui disait toujours la vérité, une personne aimée de tous et qui ne pratiquait pas la discrimination ethnique ou religieuse.

Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et comprenant en outre les juges norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.

La juge Pillay est absente pour quelques jours, et les débats se poursuivent en présence de deux juges. Mercredi, la défense de Hassan Ngeze fera comparaître deux nouveaux témoins.

AT/CE/GF/FH (me'0128A)