Le procureur du TPIR allègue que Ferdinand Nahimana a discriminé les étudiants tutsis ainsi ceux qui n'étaient pas de sa région natale.
Dénommé "I 8" pour préserver son anonymat, le témoin a affirmé que l'accusé n'a jamais adopté de comportement discriminatoire.
M.I 8 a indiqué avoir côtoyé Ferdinand Nahimana pendant cinq ans à l'université. "Les cinq années que J'ai passées avec lui peuvent m'aider à dire toute la vérité sur lui", a déclaré le témoin, ajoutant que Ferdinand Nahimana comptait parmi les professeurs les plus appréciés et que les étudiants de l'université le classaient parmi les "sages".
Le substitut camerounais du procureur, William Egbe, a contesté la déposition du témoin en évoquant des critiques formulées contre Nahimana dans les journaux de l'époque. Un journal l'avait par exemple qualifié de "fauteur de troubles qui revient à l'université après avoir échoué en politique".
Ferdinand Nahimana a quitté l'enseignement fin 1990 pour diriger l'Office rwandais D'information (ORINFOR), qui gérait les médias officiels. Il a été démis de l'ORINFOR début 1992 dans des circonstances non éclaircies. Le témoin a déclaré que Ferdinand Nahimana n'avait jamais été critiqué dans les milieux estudiantins. "Je n'ai jamais eu vent de ces critiques. C'est la première fois que je les entends", a-t-il déclaré.
Ferdinand Nahimana est coaccusé avec l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza. Ils plaident non coupables.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et composée en outre des juges, norvégien Erik Mose, et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana. Les débats se poursuivent mardi prochain avec l'audition D'un nouveau témoin, les journées de vendredi et lundi étant fériées en Tanzanie.
AT/CE/GF/FH (ME-1205A )