13.08.2002 - TPIR/ARRESTATION - LE CHEF D'ETAT MAJOR DE l'ANCIENNE ARMEE RWANDAISE ARRETE EN ANGOLA

Arusha, le13 août, 2002 (FH) - Le chef D'Etat-major des ex-FAR (Forces Armées Rwandaises), le général Augustin Bizimungu, a été arrêté en Angola, a rapporté Associated Press. Le général Bizimungu est recherché pour génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

1 min 47Temps de lecture approximatif

Associated Press cite un communiqué diffusé le 12 août par la radio nationale angolaise selon lequel le général Bizimungu a été découvert parmi des combattants démobilisés de l'UNITA, le mouvement rebelle opposé au gouvernement de Luanda.

Le général Bizimungu se trouvait sur la liste américaine de suspects du génocide rwandais censés résider en République démocratique du Congo (RDC). Son arrestation est l’une des plus importantes depuis celle de Protais Zigiranyirazo, le beau-frère de l’ex-président Juvénal Habyarimana, interpellé en Belgique le 26 juillet 2001.

Selon l'acte D'accusation établi contre le général Bizimungu par le TPIR, le 7 avril 1994 il aurait été informé que des massacres contre la population tutsie avaient débuté et que plusieurs civils avaient trouvé refuge au camp militaire de Ruhengeri (nord du Rwanda).

"Augustin Bizimungu a ordonné à ses subordonnés de chasser les civils du camp et D'empêcher quiconque D'y entrer». Dans les minutes qui ont suivi, ils ont été exécuté en sa présence par des civils armés. «Augustin Bizimungu n'a rien fait pour les protéger".

Augustin Bizimungu a D'abord dirigé le secteur militaire de Ruhengeri, avant D'être nommé chef D'Etat-major par le gouvernement intérimaire entré en fonction en avril 1994.

l'acte D'accusation ajoute qu'entre le 10 et le 15 avril 1994, plusieurs Tutsis qui avaient cherché refuge à la préfecture de Ruhengeri ont été conduits dans l'enceinte de la Cour D'Appel sur ordre D'Augustin Bizimungu. Leur sécurité devait être assurée par la gendarmerie. Mais, dans les heures qui ont suivi, ils ont été abattus par des civils armés, selon le document. "Pour dissimuler ce massacre, Augustin Bizimungu a donné ordre de diffuser un communiqué à la radio, alléguant qu'une attaque du FPR [ex-rébellion à dominante tutsie, actuellement au pouvoir à Kigali] était responsable de la mort de ces réfugiés.", indique l'acte D'accusation.

Augustin Bizimungu est également accusé D'avoir distribué des armes aux civils hutus qui les ont utilisé pendant le génocide.

Augustin Bizimungu est coaccusé avec quatre autres officiers de l'ancienne armée rwandaise. Il s'agit de l'ex-chef D'Etat major de la gendarmerie, le général Augustin Ndindiliyimana, l'ex-commandant du bataillon de reconnaissance (unité d’élite des ex-FAR), le major François-Xavier Nzuwonemeye, son adjoint le capitaine Innocent Sagahutu ainsi que l'ancien commandant de la garde présidentielle, le major Protais Mpiranya.

Les coaccusés de Bizimungu sont détenus à Arusha, à l'exception de Protais Mpiranya toujours en fuite.
AT/CE/FH (AR-0813A )