09.05.2002 - TPIR/NTAKIRUTIMANA - LE DR NTAKIRUTIMANA NIE AVOIR DISCRIMINE LES MALADES

Arusha 9 mai 2002 (FH) - Le Dr Gérard Ntakirutimana a nié avoir discriminé les malades selon leur appartenance ethnique, lors de sa déposition jeudi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Coaccusé avec son père le pasteur Elizaphan Ntakirutimana, Gérard Ntakirutimana témoigne depuis mercredi soir pour sa propre défense.

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Les coaccusés sont poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis à Mugonero (province Kibuye, ouest du Rwanda) et dans les collines avoisinantes de Bisesero. Ils plaident non coupables.

Elizaphan Ntakirutimana était pasteur à l'église adventiste de Mugonero et responsable de la zone "Rwanda ouest" au sein de l'église adventiste. Le Dr Gérard Ntakirutimana était quant à lui médecin au complexe adventiste de Mugonero. Des témoins de l'accusation ont allégué que le Dr Ntakirutimana avait refusé de traiter des malades tutsis qui s'étaient réfugiés au complexe de Mugonero en avril 1994.

"Non je ne peux pas faire une chose pareille du tout", a déclaré Gérard Ntakirutimana, en réponse à ces allégations. "J'étais là pour soigner les gens. Tous ceux qui venaient vers moi. Tous ceux qui venaient demander mes services, je m'occupais D'eux. Je les aidais selon mes moyens; vraiment".

Le Dr Ntakirutimana a affirmé qu'à l'hôpital de Mugonero, on ne demandait pas aux malades de signaler leur groupe ethnique avant de les soigner.

Il a également indiqué qu'il avait arrêté de travailler à l'hôpital de Mugonero le 14 avril 1994, après qu'un gendarme l'eût informé qu'il ne pouvait plus assurer la sécurité du personnel.

Elizaphan Ntakirutimana et Gérard Ntakirutimana ont quitté Mugonero le 16 avril 1994 au matin.

Le complexe a été attaqué le 16 avril 1994 et plus de cinq mille Tutsis y ont été tués, selon le parquet. l'accusation allègue que les Ntakirutimana ont participé à cette attaque.

Le Dr Ntakirutimana a par ailleurs nié les accusations selon lesquelles il aurait demandé aux malades hutus de quitter l'hôpital de Mugonero, avant l'attaque.
Elizaphan Ntakirutimana est défendu par l'avocat américain Me Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par le Canadien Me David Jacobs. Les avocats plaident que les charges retenues contre leurs clients n'ont aucun sens.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose et comprenant en outre les juges, sud-africaine Navanethem Pillay et sénégalaise Andrésie Vaz. Les débats devraient être clôturés vendredi.

AT/GF/FH (NT-0509A )