06.06.2001 - TPIR/MEDIAS - LE PARTI DE BARAYAGWIZA N'ETAIT PAS EXTREMISTE, SELON SON AVOCAT

Arusha 6 juin 2001 (FH) - Le parti de l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des Mille Collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, n'était pas extrémiste, a plaidé un de ses avocats, mercredi, dans le procès des anciens responsables des médias en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Jean-Bosco Barayagwiza était parmi les dirigeants du parti Coalition pour la défense de la république (CDR) considéré par le parquet comme le véhicule de l'extrémisme hutu.

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Le parti CDR "a pour objectif de défendre les institutions républicaines issues de la révolution sociale de 1959. Il veille au respect des principes de la démocratie pluraliste et à la pérennité de la forme républicaine de l'Etat rwandais", a soutenu l'avocat béninois Me Alfred Pognon, co-conseil de Jean-Bosco Barayagwiza, en s'appuyant sur les statuts.

Me Pognon, qui comme son confrère l'avocat italien Me Giacomo Barletta Caldarera, représente l'accusé absent contre son gré, a ajouté que la devise du parti CDR était unité et solidarité. l'avocat béninois a par ailleurs cité un article en rapport avec les conditions D'adhésion au parti CDR, tentant de démontrer par là qu'il ne pratiquait pas l'exclusion.

Selon les statuts, toute personne majeure, de nationalité rwandaise, jouissant de tous les droits civiques et politiques et qui accepté de les signer ou D'y adhérer, pouvait être membre du parti CDR. Des témoins ont affirmé que le parti n'acceptait pas des membres de l'ethnie tutsie.

Me Pognon contre-interrogeait alors un témoin du parquet, désigné sous le pseudonyme "GO" pour protéger son anonymat. Celui-ci travaillait au ministère de l'information en 1994 et avait été chargé par le ministre Faustin Rucogoza D'écouter les émissions de la RTLM. Le témoin a également parlé du parti CDR.

"On reconnaît l'arbre à ses fruits", a indiqué GO en évoquant le parti CDR. "En fait ceci ressemble à ce tombeau blanchi mais qui est pleine de pourriture", a-t-il poursuivi lorsqu'il a commenté les statuts. A Me Pognon qui soutenait que le parti qui devait être taxé D'extrémisme était plutôt le Front patriotique rwandais (FPR) car il avait une branche armée, le témoin répondu: "Je trouve que les éléments de votre comparaison sont faussés."

Jean-Bosco Brayagwiza est coaccusé avec l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. GO sera contre-interrogé le reste de la journée de mercredi par l'avocat américain de Hassan Ngeze, Me John Floyd.

AT/PHD/FH (ME_0605A)