07.03.2001 - TPIR/MEDIA - LE TRIBUNAL DEVRAIT SE PENCHER SUR LA TRADUCTION DE LA REVUE KANGURA

Arusha 7 mars 2001 (FH) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) devrait se pencher mercredi sur le problème de la traduction de la revue Kangura, a-t-on appris à Arusha. La présidente de la chambre qui juge les anciens responsables des "médias de la haine", la juge sud-africaine Navanethem Pillay, a indiqué qu'un de ses pairs, le juge norvégien Eric Mose, dirigera en fin de journée une réunion consacrée exclusivement à cette question.

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Sont concernés par le procès des médias, l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.

Hassan Ngeze boycotte de temps en temps Le procès, protestant notamment contre le manque de traductions, en français et en anglais, de 71 numéros de Kangura sur lesquels le parquet fonde ses allégations. La revue Kangura était essentiellement écrite en kinyarwanda, la langue nationale rwandaise.

Le Tribunal avait auparavant estimé que, faute de ressources, seuls les extraits pertinents de Kangura devaient être traduits dans les langues officielles du Tribunal, et non l'ensemble de la publication. Hassan Ngeze affirme que cela serait injuste, car les juges ont le devoir de connaître tout le contexte politique et social qui entourait la publication de la revue.

Hassan Ngeze proteste également contre une fouille effectuée dans sa cellule le 10 janvier 2001 et réclame la "réhabilitation" D'un assistant juridique et de trois autres membres de son équipe de défense suspendus à la demande de son avocat principal.

Hassan Ngeze est défendu par les avocats américain, Me John Floyd, et canadien, Me René Martel, dont il réclame le départ. Une décision à ce sujet est attendue le 16 mars.

Un autre coaccusé de Hassan Ngeze, Jean-Bosco Barayagwiza, boycotte entièrement le procès depuis son ouverture sur le fond en octobre 2000, arguant que le Tribunal est manipulé par le gouvernement de Kigali.

Mercredi en début D'après midi, le Tribunal a entamé l'audition du onzième témoin du parquet. Désignée par les lettres "MK" pour protéger son anonymat, cette femme devrait déposer partiellement à huis clos.

AT/PHD/FH (ME_0307B)