DEUX RWANDAIS LIBERES EN FRANCE: LA BALLE DANS LE CAMP DU TPIR (KIGALI)

 Arusha, 16 août 2007 (FH - RWANDA/TPIR ) - Le gouvernement rwandais estime qu’après le renoncement du ministère public français d’introduire un recours contre la libération de deux Rwandais accusés de génocide, la balle se trouve maintenant dans le camp du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui avait demandé leur arrestation.  

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Au début du mois, la Cour d’appel de Paris a libéré l’abbé Wenceslas Munyeshyaka et l’ex-préfet de Gikongoro (ouest), Laurent Bucyibaruta, qui avaient été arrêtés et placés en détention en France à la demande du TPIR.   « Le balle se trouve dans le camp du TPIR qui avait émis les mandats d’arrêts. C’est à lui de voir avec les autorités françaises ce qui doit être fait », a affirmé, jeudi, à l’agence Hirondelle, le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama.   Le responsable rwandais a été interrogé en marge d’une conférence ministérielle de la Communauté d’Afrique de l’est (EAC) dont le Rwanda est membre.   « Mais pour nous, l’idéal aurait été qu’ils soient extradés au Rwanda. Nous avons toujours demandé à la France d’extrader ces deux hommes ; si Paris avait accepté, ils auraient été jugés depuis longtemps, ces problèmes ne seraient pas en train de se poser », a ajouté M.Karugarama.   Paris ayant donné son accord de principe pour juger les deux accusés, le TPIR avait souhaité qu’ils soient maintenus en détention jusqu’à ce qu’une chambre désignée à cet effet par le président de ce tribunal des Nations Unies se soit prononcée sur  le transfert ou non de leurs dossiers devant la justice française. Le TPIR, qui doit terminer ses procès en première en décembre 2008, est obligé de renvoyer certaines affaires à des juridictions nationales. En libérant Munyeshyaka et Bucyibaruta, la Cour d’appel de Paris avait estimé que leur arrestation et leur mise en détention violaient notamment le principe de la présomption d’innocence. Munyeshyaka et Bucyiburuta sont depuis quelques années sous contrôle judiciaire en France. Cette mesure reste en vigueur.   « Pourquoi le TPIR ne demande-t-il pas que les deux accusés soit transférés à son siège (à Arusha, en Tanzanie), en attendant la décision de la chambre désignée pour examiner la demande de transfert ? »,  a suggéré sous couvert de l’anonymat, une autre haute personnalité rwandaise.   ER/PB/GF © Agence Hirondelle