UN TEMOIN NIE QUE NSHAMIHIGO SOIT RESPONSABLE DE LA MORT D’UN PRETRE

Arusha, 28 août 2007 (FH - TPIR/NSHAMIHIGO) - L’ex-magistrat Siméon Nshamihigo n’était pas présent lors de l'assassinat d’un prêtre tutsi en 1994, contrairement à ce qu'affirme l'accusation, a affirmé mardi un témoin de la défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).   

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Substitut du procureur à Cyangugu (sud-ouest) en 1994, Nshamihigo, 47 ans, est accusé de génocide et de crimes contre l’humanité commis dans cette région entre avril et juillet cette année-là. Il plaide non coupable.   Le procureur allègue notamment que Nshamihigo a ordonné, planifié ou facilité la mise à mort de Joseph Boneza, un  prêtre tutsi, qui tentait de franchir une barrière sise à proximité de sa résidence.   Mardi, le témoin protégé HDN a déclaré que Nshamihigo n’avait aucune responsabilité dans la mort du prêtre.   Résidant à Cyangugu au moment des faits, M.HDN a indiqué avoir collecté après coup des informations en rapport avec le meurtre de Joseph Bonesha et que personne n’avait mis en cause Nshamihigo.   « Personne ne m’a dit que Nshamihigo faisait partie des personnes qui se sont attaquées à Bonesha », a rapporté le témoin.   M.HDN a indiqué que le prêtre avait été tué à l’entrée de la ville de Cyangugu, à l’instigation d’un chef milicien surnommé Tourné. « Aucune information ne m’a été donnée au sujet de la présence de Nshamihigo à cet endroit et à cette époque-là », a expliqué M.HDN qui s’exprimait en sa langue maternelle, le kinyarwanda.   Le témoin HDN est le 17ème depuis le début de la défense de Nshamihigo le 23 avril dernier.   Le 24 avril, un témoin qui a personnellement assisté à la mise à mort du prêtre, était également venu disculper l’ex-magistrat. « Il y avait beaucoup de membres de la population parmi les gens que j'ai vu sur les lieux. Nshamihigo n'était pas là.», avait il dit.   Il a ajouté que le meurtre de Joseph  Boneza avait été évoqué dans la juridiction semi- traditionnelle, Gacaca, de sa localité et que personne n'avait incriminé Nshamihigo. « Parmi les responsables du meurtre de Boneza, je n'ai entendu personne évoquer le nom de Nshamihigo », a-t-il témoigné.   Nshamihigo est défendu par deux avocats canadiens, Me Denis Turcotte et Me Henri Benoît.   Introduisant la preuve à décharge, Me Turcotte avait déclaré que « le procureur tente désespérément de faire condamner Siméon Nshamihigo pour la mort de personnalités connues » dans sa région tel le prêtre Bonesha.   « Nous avons réussi à trouver des témoins directs des événements. Ces gens viendront dire qu’ils étaient présents lors de la commission de ces crimes. Ils en donneront une description au meilleur de leur connaissance et de leur souvenir. Ils diront que Siméon Nshamihigo n’a pas participé dans ces crimes », avait plaidé Me Turcotte.   Nshamihigo a jusqu’au 21 septembre pour faire comparaître la vingtaine de témoins à décharge restants.   Arrêté en Tanzanie en  2001, Nshamihigo est jugé depuis le 25 septembre 2006. Le procureur a clôturé son accusation le 29 janvier 2007 après avoir cité 24 témoins. L’équipe de la poursuite est dirigée par le juriste ivoirien Alphonse Van.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle