FIN DE LA DEFENSE DE L’EX-PREFET DE LA CAPITALE RWANDAISE

Arusha, 6 septembre 2007 (FH - TPIR/RENZAHO) – L’ex-préfet de la ville de Kigali pendant le génocide de 1994, le colonel Tharcisse Renzaho, a clos jeudi matin sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) où il est poursuivi pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

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Après l’audition du dernier témoin à décharge, la chambre, présidée par le juge norvégien Erik Mose, a fixé aux 14 et 15 février prochain la présentation du réquisitoire du procureur et des plaidoiries de la défense. Désigné par le pseudonyme TOA pour des raisons de sécurité, le dernier témoin de la défense est un Tutsi qui s’était réfugié en 1994 à l’église de la Sainte Famille (dans la ville de Kigali), où, selon l’accusation, l’ex-préfet aurait encouragé la perpétration de massacres de Tutsis et de viols de leurs filles. TOA, qui a affirmé être resté à l’intérieur de l’église du 10 avril au 4 juillet 1994, a déclaré que l’accusé n’était pas arrivé sur les lieux le 17 juin 1994 lorsque des miliciens Interahamwe ont attaqué l’église faisant plusieurs tués parmi les réfugiés. Lors du contre-interrogatoire, le témoin a reconnu qu’il ne pouvait pas, durant son calvaire, voir ce qui se passait aux abords de l’église, mais a souligné que tout ce qui se passait dans les dépendances de l’église lui était rapporté. TOA a par ailleurs témoigné qu’à la fin du génocide, il avait assuré le transport de personnes qui devaient être tuées, selon lui, par l’armée du Front patriotique rwandais (FPR) qui venait de prendre le contrôle du pays. Il s'agissait, a-t-il précisé, d'"Interhamwe qui n'avaient pas fui ou de membres du MRND", l'ancien parti unique. Il a enfin déclaré avoir été obligé de fuir le Rwanda en 2004, craignant pour sa sécurité, parce que, a-t-il expliqué, quatre chauffeurs civils témoins, comme lui, de ces massacres post-génocide, avaient été assassinés. Le procès du colonel Renzaho a débuté le 8 janvier dernier. L’équipe du procureur, conduite par le Néo-zélandais Jonathan Moses, a clos son accusation le 6 mars après avoir fait comparaître 26 témoins. De son côté, la défense, menée par Me François Cantier, du barreau de Toulouse, en France, a cité 27 témoins dont l’accusé. Au total les débats menés par le juge Erik Mose (Norvège) assisté de la juge Rita Arrey (Cameroun) et du juge Sergei Egorov (Fed de Russie) se sont étalés sur 49 jours En raison notamment de l’ampleur des massacres à Kigali et de l’importance stratégique de la ville, ce procès est considéré comme l’un des plus importants de l’histoire du TPIR. Le colonel Renzaho a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC) le 29 septembre 2002. ER/PB/GF © Agence Hirondelle